PRÉSENT
Jean termine son évangile et nous écrivons le cinquième.
Alors que Jésus vient de dire à Pierre : « suis-moi », s’amorce un étrange dialogue entre eux et les remarques de l’évangéliste qui nous font quitter la rive rassurante de leur présent : celui de la joie du pardon, de la confession d’amitié et de la Présence du Ressuscité au milieu de ses amis.
Au verset 20, pourquoi renvoyer le lecteur au repas et à la première bouchée donnée à Judas, en mentionnant que « le disciple penché sur la poitrine de Jésus » lui avait posé la question de la trahison à venir ? Pourquoi reparler de ce sombre passé (la perte d’un intime et la mémoire de leurs faiblesses) qu’ils ont tous en commun ?
Au verset 21, pourquoi Pierre interroge-t-il sur le devenir du « disciple que Jésus aimait », nous arrachant à promenade de la rive du lac, pour des questionnements et des prédictions d’un futur très incertain, futur hypothétique où joueront les rivalités et la jalousie ?
Pierre est renvoyé à la suivance du Christ « Toi, suis-moi » (v.22), et le lecteur à la personne du Christ et son mystère.
Tout n’est pas écrit sur le Christ qui a connu souffrances, Passion, Résurrection et Ascension, puisque tout n’a pu être consigné (v.25). Mais, ses amis, ceux qui lui suivent, tels Pierre, le disciple que Jésus aimait ou même l’évangéliste Jean, nous ouvrent à la relation vivante et au « demeurer », selon leur expérience de témoins.
Nous sommes donc renvoyés, nous aussi, à la réalité divine qui se donne pleinement en notre présent et au cœur de notre mission personnelle et singulière, unique à chacun, mais en solidarité fraternelle puisqu’au service du salut universel ; et cela, dans les pas de Jésus Christ, et dans la mesure de notre attachement personnel à sa Personne.
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