“Simon, fils de Jean, m’aimes-tu?” Cette triple question de Jésusà Simon Pierre est pour moi le fondement de toute relation authentique avec le Christ : l’Amour qui transfigure notre humanité défaillante.
Je crois que l’expérience de Pierre, d’échec et de reniement, est celle de chaque croyant dans son cheminement avec Jésus. Cependant, le Seigneur ressuscité, qui a triomphé de la mort et du péché, nous invite à reconnaître notre faiblesse,à se laisser guérir et transformer par la force de l’Amour Miséricordieux. Si Judas s’est donné la mort, par désespoir total, Pierre a pleuré son péché, se laissant purifié par les larmes du repentir, ayant au fond de lui la certitude du pardon que Jésus allait lui accorder, Lui qui a pardonné a tant de pécheurs.
Chaque expérience authentique avec Jésus passe par l’épreuve du péché et de la faiblesse, portée et guérie par l’Amour ressuscité, ainsi elle pourra porter du fruit en abondance.
« Il me semble qu’en insistant ainsi, le Christ sonde [Pierre] au plus profond de son être; que cela marque la Grande Solennité de l’instant et de l’Acte présent, mais aussi que Dieu prend un moment afin de tout parfaire avant son départ, afin que Son Église demeure ferme et inébranlable à proclamer la Vérité de l’Amour divin, son Alliance avec les hommes, afin qu’Elle prépare les hommes à la Vie Éternelle et au Grand Bonheur du Ciel. »
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PIERRE FUT PEINÉ PARCE QUE, LA TROISIÈME FOIS, JÉSUS LUI DEMANDAIT : « M’AIMES-TU ? » IL LUI RÉPOND : « SEIGNEUR, TOI, TU SAIS TOUT : TU SAIS BIEN QUE JE T’AIME » (Jn 21, 15-19). Croire, aimer, construire l’unité, pardonner, etc. sont entre autres principes de valeur que l’Homme construit, au fur et à mesure qu’il découvre leurs richesses. On ne pardonne pas forcément du premier coup, tout comme l’amour vrai ne se limite pas à un premier sentiment, fût-il profond. C’est dans notre capacité à nous mouvoir progressivement dans l’amour, le pardon, la foi, l’unité, que quelque chose de plus concret commence à se manifester. Par trois fois de suite, Pierre est évalué sur le degré de son amour envers le Maître, celui même qu’il avait trahi, quand il fallait choisir entre sa vie et le supplice de la croix. Celui qu’il avait pourtant promis de suivre partout, d’aimer sans relâche, celui pour qui il avait tout abandonné, pour servir, doit à présent peser, évaluer, passer à l’épreuve du discernement, cet amour, afin qu’il ne reste pas simplement au niveau des paroles et des promesses. Car, avec les hommes, la promesse n’est pas toujours une garantie de sa réalisation, et les paroles peuvent demeurer simplement paroles, sans jamais se transformer en actes concrets. Après avoir renié trois fois le Maître, en jurant ne pas le connaître, cette triple négation doit se transformer en triple profession de foi et d’amour. Car, croire c’est aussi aimer ; et nous ne pouvons pas croire, si nous n’aimons pas. Si non, notre foi reste un pur acte intellectuel, sans jamais, atteindre le cœur, la compassion, la charité et la miséricorde. Professer par trois fois son amour pour celui qui avait été renié par trois fois, c’est donner une chance de construire sur de nouveaux piliers. C’est aussi rééquilibrer les relations humaines, car, notre but est toujours celui de tendre vers la perfection. Et Pierre est peiné, parce que, pour la troisième fois, JÉSUS lui demande s’il l’aime réellement. S’il n’a pas été peiné les deux premières fois, certainement parce que la Parole de DIEU n’avait pas encore pénétré les profondités de son cœur. Se laisser interroger par la Parole de DIEU, se laisser surprendre par DIEU Lui-même, à travers une Parole qui interpelle, c’est s’ouvrir à la grâce, accepter de nous laisser transformer, accueillir le changement et la nouveauté. C’est aussi permettre à DIEU d’affronter nos blessures intérieures avec nous, purifier les régions de notre être, que nous avons parfois peurs de regarder. La triple profession de foi et d’amour de Pierre, permet aussi à DIEU d’évaluer la confiance jadis mise en lui. Car, pour recevoir les clés du royaume, pour avoir accès à la vie en plénitude, il faut accepter de se regarder avec clarté devant DIEU, même s’il sait de quoi nous avons besoin, avant même de le lui demander. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Je trouve que ces deux commentaires se complètent parfaitement. Il y a deux dimensions dans cet événement où Simon Pierre passe d’une relation personnelle avec Jésus qui l’amène dans à la dimension ecclésiale. Merci beaucoup pour ces deux commentaires !
Roseline Arsenault SCS Montréal
« SIMON, FILS DE JEAN, M’AIMES-TU ? » PIERRE FUT PEINÉ PARCE QUE, POUR LA TROISIÈME FOIS, JÉSUS LUI DEMANDAIT : « M’AIMES-TU ? » IL LUI RÉPOND : « SEIGNEUR, TOI, TU SAIS TOUT : TU SAIS BIEN QUE JE T’AIME. » (Jn 21, 15-19). La peine que nous avons à vivre notre foi est aussi la peine que nous avons à aimer vraiment. Car, l’amour exige la fidélité, la constance et la confiance. Nous peinons, non pas par manque de volonté, mais peut-être parce que nous nous sentons indignes, à cause de nos péchés, ou encore parce que nous doutons du véritable amour ou même, parce que nous avons peur d’être trahi ou de nous ouvrir à cet amour de DIEU qui attend et exige de nous abandon et totale confiance. Aimer c’est s’ouvrir et se donner, se laisser prendre du plus profond de soi, avec tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons. DIEU nous a aimés, jusqu’au don total de sa vie. IL a vécu dans un amour parfait avec ses disciples, sans rejet, sans abandon, ni trahison ; un amour qui est allé du rabaissement, en lavant les pieds, jusqu’à la souffrance de la passion et de la croix. Un amour qui n’a connu ni corruption ni superficialité, et qui attend de nous une réponse de foi, une réponse de conviction et non pas de simple conformisme ou formalité. Or, comment répondre à un tel amour ? PIERRE a aimé avec dévouement, s’est fait proche et disponible aux côtés de JÉSUS. Mais, à la première épreuve, là où il fallait confirmer et défendre cet amour, la finitude humaine a été plus forte que l’Esprit, la matière a pris le dessus sur le spirituel. Mais, malgré cela, l’amour de DIEU pour l’Homme n’a pas tari. Car, ce qui compte avant tout pour DIEU, c’est notre désir de continuer à cheminer avec LUI, malgré nos limites : « SEIGNEUR, tu sais tout, tu sais que je t’aime ». La peine de l’Homme ne doit pas effacer le désir d’aimer DIEU. Aussi longtemps que nous nous reconnaissons indignes devant LUI, son amour pour nous ne s’éteint pas, de même son choix à notre égard ne change pas. Nous sommes choisis, non pas à cause de nos mérites, mais par pure grâce divine, et à cause de notre disponibilité intérieure à nous laisser façonner par DIEU, à permettre à son Esprit d’agir en nous. L’amour vrai réside donc dans cette confiance mutuelle ; laquelle confiance fait naître l’espérance et fait grandir la foi. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Merci Sr Lina pour ce partage d’Evangile et la superbe icone!