Nicodème vient trouver Jésus de nuit. Est-ce par peur d’être vu des gens de son bord ? Ou bien la nuit nous ouvre-t-elle à plus que la peur ? N’évoque-t-elle pas le chemin personnel, le secret du cœur de cet homme qui vient à Jésus ?
Nicodème est dans une attitude d’ouverture : Il a une idée profonde du mystère de Dieu, imprégnée de respect. Il vient à Jésus avec ce qui l’a construit, avec sa connaissance, son savoir, sa capacité de déduction, son intuition. Il sait que « Jésus vient de la part de Dieu comme un maître qui enseigne ».
Jésus respecte le chemin de cet homme. Sa réponse est ferme et claire. A l’ouverture du cœur de Nicodème, Jésus répond par l’ouverture d’un nouveau champ, d’un ailleurs : Il lui indique un nouveau cap, une nouvelle direction ; il s’agit de naître de l’eau et de l’Esprit, il s’agit de renaître.
Naître ou renaître, n’est-ce pas d’abord et avant tout quelque chose qui s’impose à nous ? « Naître » est sans savoir. « Naître » est sans maîtrise, naître est sans assurance. « Naître » indique le commencement d’un chemin, dont nous sommes incapables de savoir où il nous conduira. « Naître » nous est donné et est à recevoir … « Le vent souffle où il veut » : le chemin n’est pas de lui-même tracé, une seule indication est donnée par Jésus à Nicodème : demeurer dans l’écoute de la voix du vent, de la voix de fin silence ! Et la suivre, sans vouloir savoir ni d’où elle vient et ni où elle va. Continuer à recevoir ce qui est donné : un nouveau désert, une nouvelle manne, une nouvelle Pâque …
Le temps de la Résurrection est celui du passage de la nuit au jour, il est celui de la radicale nouveauté, début d’un chemin toujours nouveau, toujours en renaissance … Appel à l’ouverture et à l’abandon au Mystère insondable de Dieu qui se dit dans une voix de fin silence.
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