DESSAISISSEMENT
La nuit appelle le jour ; la terre, le Royaume ; la chair, l’Esprit ; le sage notable, l’humble de Nazareth ; le disciple, le maître ; et l’habitude, une renaissance.
De nuit, Nicodème s’avance et questionne Jésus, dans sa nuit de l’inconnaissance et sur son chemin d’ombre et de foi obscure qui espèrent que le Christ Lumière illuminera sa connaissance de Dieu.
La Parole de ce jour est un cheminement de la nuit à la lumière, un apprivoisement d’une nouvelle vision, un dépaysement, un dessaisissement que Nicodème ne comprendra qu’après la Résurrection, ou peut-être, juste avant, au Sanhédrin : « Notre loi condamnerait-elle un homme sans l’avoir entendu et sans voir ce qu’il fait ? » (Jn 7,50), ou à l’ensevelissement (Jn 19,39) ? Devant le corps de chair de son maître, il est en attente de ce Vent dont il a entendu parler de nuit, dont il a entendu la voix, et qui souffle où il veut.
C’est dans la nuit que le premier matin de la Création du monde a émergé, dans la nuit que Jésus naît, dans la nuit qu’il ressuscite, et c’est aussi de nuit que nous cheminons et que nous attendons cette naissance à l’Esprit Saint qui est notre Genèse spirituelle.
Nos cierges allumés pendant la Vigile Pascale, trouant l’obscurité de la nuit, sont autant de petits passages qui éclairent nos traversées, nos conversions, notre désir de la vraie Vie.
“La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée” (Jn 1,5) : Alléluia !, le Christ, Lumière du monde, est vraiment ressuscité !
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