Quand, à Jérusalem, la reine Hélène, mère de l’empereur Constantin, fut convaincue d’avoir retrouvé sur le mont Calvaire la croix du Christ, elle fit édifier en ce lieu une basilique englobant le Calvaire et le Saint sépulcre. Cette basilique qui eut pour nom « Anastasis », (« Résurrection »), fut consacrée un 14 septembre. Par la suite, ce jour fut choisi pour célébrer une fête qu’on appela « Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix » parce que son rite principal consistait en une ostension solennelle d’une relique de la croix. Ce geste manifestait devant tous que la Croix est glorieuse parce qu’en elle la mort est vaincue par la vie.
Pour la célébrer, l’Église nous propose un extrait de l’évangile de Jean qui noue ensemble amour, jugement, vérité, lumière, comme une corde qui pourrait être faite d’un seul mot, le nom imprononçable de Dieu.
Quel mot humain peut répondre à cette corde lancée ? Le mot lucidité, ce travail de conscience qui tente de faire venir au jour ce qui en nous est enfoui parce que douloureux, pénible ou humiliant. C’est sans doute pour cela que nous préférons souvent les ténèbres à la lumière. Dans l’obscurité de nos peurs, nos illusions, nous espérons éviter la lame tranchante de la vérité et du jugement. Mais comment aimer sans se connaître ? En s’offrant au regard du Dieu dont le jugement renonce toujours à la condamnation. Ce qu’il reste du jugement dans l’Évangile, est une mise en lumière à accepter sans crainte, car elle est indissociable de l’amour de Dieu.
Tu me mets à jour
jusqu’aux recoins les plus insalubres de mon être
jusqu’aux angles morts de ma vie
jusqu’à dévoiler l’inavouable
et faire s’effondrer mes statues.
Et si je me sens acculée et effroyablement nue
Tu me couvres de ton regard
Qui ne me dévisage pas dans ma misère
Mais sans cesse à nouveau m’envisage
Qui sinon toi éclaire
Les pans oubliés de notre humanité
Les ressources vivifiantes de la vérité
Tu me mets à jour par amour. (MMC)
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