Les versets d’Evangile de ce jour sont de la voix de Jean-le-Baptiste. Nous sommes en Judée, en un lieu de la vallée du Jourdain où les eaux abondent et le Précurseur baptise. Mais un vent de panique semble gagner ses disciples qui l’interpellent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise et tous viennent à lui ! » (V. 26). De la concurrence dans l’air ?
La réponse de Jean est tout à son honneur. Il fait de ce questionnement une énième occasion de rendre témoignage à « Celui qui vient derrière lui » et dont il n’est pas « digne de dénouer la courroie de sandales » (1, 27). La joie l’habite, non la jalousie : « L’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend, est ravi de joie à la voix de l’époux. Telle est ma joie, et elle est complète » (v 29). Sa mission de Précurseur, il la vit comme un don : « Un homme ne peut rien recevoir, si cela ne lui a été donné du ciel. Vous-mêmes, vous m’êtes témoins que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ, mais je suis envoyé devant lui. » (v 27).
C’est avec des « oreilles Pascales » que nous entendons la suite du témoignage de Jean. En mendiant de notre foi, le Ressuscité ne s’impose pas : « Celui qui vient du ciel témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et son témoignage, nul ne l’accueille ». Et le Père court ce risque, en donnant tout : « Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main ».
« Qui accueille son témoignage certifie que Dieu est véridique » (v. 33). Dieu confie à l’humanité d’authentifier ce qu’il est ! Quelle dignité que la nôtre !
« Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! » Ps 29, 13)
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