Jean 3, 7b- 15

La grande Victoire ! 

Esplanade de Fourvière et vue panoramique de Lyon, 4 avril 2018 © CSJ

À travers la rencontre du sage pharisien Nicodème (dont le nom signifie « peuple vainqueur ») et de Jésus, il est question de la « naissance à l’Esprit », en d’autre terme de cette « genèse spirituelle » que propose Jésus à tout homme. Et ce n’est pas une option, mais un impératif « il vous faut naître, renaître, d’en-haut » (v.7). Sans cette renaissance d’en-haut, l’homme est comme mort, c’est comme si à la Création, Dieu n’avait pas soufflé d’air dans les narines de l’homme modelé de la terre et l’avait coupé de sa nature spirituelle, donc divine.

Jésus parle de vent « Pneuma », ce même mot qui désigne le Souffle de l’Esprit et le vent. L’action de Dieu, comme l’action du vent est insaisissable pour l’homme, comme cette mystérieuse voix de fin silence (Cf. 1R 19,12) que l’on peut entendre, mais que l’on ne peut pas saisir (v.8). Nicodème, comme Marie à l’ange de l’Annonciation, consent à se dessaisir de son savoir : « Comment cela peut-il se faire ? » (v.9).

Et Jésus, par Nicodème, élargit son discours à tout croyant, il passe du tu au vous, et du je au nous. Le nom de Nicodème [peuple vainqueur] porte cet universalisme de la Victoire, Jésus par sa résurrection, lui « élevé sur la Croix » attire tous les hommes à lui, vers le Père et à cette vie éternelle (v.15) qui est la vie même de Dieu.
Ce qui est vrai pour Jésus (son origine divine et sa victoire sur la mort), l’est aussi pour tout homme, pour tout croyant « celui qui croit » (v.15). Tout homme est de Dieu, à son image et à sa ressemblance (Gn 1,26). L’homme créé est l’homme en alliance : l’alliance accomplit la création voulue par Dieu, et pour que Nicodème trouve ce chemin, Jésus le replonge en ses origines (la naissance), puis le conduit à l’universel (tout homme).

« Il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses; il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence et revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité » (Ep 4, 22-24).

« Même si l’homme doit mourir, la vie lui est donnée pour naître, pour naître et pour renaître…
C’est la naissance qui lui est promise et non la mort. Tous les chevaux du roi, tous les tanks et tous les bombardiers de toutes les armées du monde ne sauraient retenir les ténèbres ni entraver l’irrésistible montée de l’aube ! Il n’est plus que d’acquiescer pour qu’en toi le miracle s’accomplisse ! » (Christiane Singer).

 

Un commentaire

  1. IL VOUS FAUT NAÎTRE D’EN HAUT … « COMMENT CELA PEUT-IL SE FAIRE ? » (Jn 3, 7b- 15). Apprendre, c’est se dessaisir de soi, et renaître c’est retourner à ses origines, afin de retrouver son chemin. C’est aussi descendre au plus profond de soi, afin de renaître à la Lumière. Tout est dans le commencement, un nouveau départ, de nouveaux projets, un désir encore plus vif de DIEU, où l’Homme quitte une vie, pour en embrasser une autre. Mais, renaître c’est aussi se dépouiller du vieil homme et de ses convoitises, cesser de vivre exclusivement sous la mouvance de la chair, afin de porter l’esprit à la lumière. Renaître c’est donc s’élever, se laisser attirer par la croix du CHRIST qui fut élevé de terre, en signe de Salut, afin d’attirer à soi tous les hommes. Mais, comment cela peut-il se faire, se demande Nicodème, lui le chef des juifs, à son âge déjà avancé ? Quel chemin l’Homme doit-il emprunter, pour avoir part au Salut, à la Lumière divine ? Pour Nicodème, un premier pas a déjà été franchi, celui d’aller voir JÉSUS de nuit. Un geste à risque, pour un chef juif, qui risque d’être considéré comme un traître, un lâche. Mais aussi un acte de courage, pour celui qui décide d’affronter la nuit ténébreuse des inquiétudes et de l’ignorance, pour s’avancer vers la lumière. Il y va parce qu’il a cru ; et croire c’est prendre des risques : risque d’être contredit dans ses convictions, risque de subir les calomnies, risque même de perdre l’estime et la considération des siens. Mais, un parcours de foi et de connaissance, est toujours un parcours de croissance et de maturité, où l’Homme est appelé à renaître d’en haut. Et le vent de l’Esprit souffle où il veut, plus encore sur ceux qui acceptent affronter le parcours de la foi, de l’espérance et de la fidélité permanente à DIEU. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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