Non pour condamner, mais pour que le monde soit sauvé !
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique ».
En cette parole, se constitue en nous une véritable mémoire spirituelle : nous voici dans un « maintenant » qui prend effet aujourd’hui. Nous voici enracinés dans un acte sauveur qui échappe à nos prises et qui transforme notre temps en une mort unique, celle du Christ, en laquelle Dieu ressuscite les morts.
Car cette mort est unique parce qu’elle est tout entière d’oblation et elle ouvre en nous une grâce de mémoire qui nous libère de toute condamnation. Nous ne pouvons désormais recevoir notre histoire hors de ce don gratuit et, nos ruptures d’alliance ne nous sont rendues vives que dans cette oblation sans mesure.
Le Verbe de la Croix passe en notre mémoire comme un jugement de lumière : tel est le lien indénouable du jugement et de la miséricorde : la Croix, « comme une corde tendue entre le cœur et la misère » !
Ce jugement de salut nous donne en clarté notre passé et nous permet de le rendre en rendant grâce. Ce jugement de grâce me libère de mon propre jugement.
Si je reconnais dans le don de la Croix la force du jugement de Dieu, alors j’accueille cette part obscure et secrète de la grâce, son mystérieux travail en moi. Si je consens à demeurer en ce lieu, alors Dieu, de ses doigts de feu, me touche et me soulève des tourments et de la détresse.
En ce silence de la Croix, Dieu nous parle enfin, comme nul autre, jusqu’au cœur.
Jusqu’à notre cœur qui reconnaît, revient de loin, de si loin, de l’oubli.
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