« Sur la croix le Christ sera élevé de terre comme le serpent, mis à la place du serpent.
« Celui qui n’avait pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu » (2 Co 5,19-21). Sur la croix le Christ est identifié au péché, assimilé aux pécheurs. Plus rien ne distingue celui qui est le juste par excellence d’un pécheur .En prenant la place du serpent, il prend toute la place du péché. Ce faisant … Il l’a vaincu puisqu’il a pris sa place. Notre misère, le péché, n’est jamais à la mesure de la miséricorde de Dieu qui ne voit en nous et ne veut en nous que notre innocence.
Plus de place donc pour le péché. Aucune. En cela, le serpent est vaincu. Et la création nouvelle, celle que nous raconte le récit de la résurrection de Jn 20, est une création achevée, sans serpent.
Nous restons en exil tant que nous croyons qu’il y a une place pour le péché … Tant que nous le croyons, nous laissons cette place à ce qui n’est pas Dieu.
« Qui regarde vers lui resplendira sans ombre ni trouble au visage » (Ps 33,6)
La victoire sur le serpent a eu lieu, elle est certaine et la place du serpent est prise. C’est pourquoi Jésus nous supplie de le croire ; « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».
En regardant vers lui, nous retrouvons notre innocence. Et seule, cette innocence peut nous faire regarder en face notre propre péché, ce que nous refusons à Dieu de venir habiter. Si nous lui laissons toute la place, quoique nous ayons fait, nous sommes devant lui sans ombre, sans trouble, resplendissant. » °
Celui qui est descendu du ciel y remonte victorieux et attire à lui toute l’humanité dans la gloire de la Croix.
° Anne Lécu : « Marcher vers l’innocence »
Un commentaire