Fête de Thérèse d’Avila
« Donne-moi à boire ! »
La rencontre de Jésus avec la Samaritaine commence par une demande duChrist. De façon mystérieuse, notre histoire de disciple de l’Evangile, est peut-être enracinée dans une telle question. Je suis ici, nous sommes ici, parce qu’un jour, notre cœur a vibré à la soif de Jésus. Parce que nous avons entendu, chacun à notre manière, cetteparole qui nous est adressée personnellement : Donne-moi à boire !Comme avec la femme de Samarie, Jésus a pris les devants de la rencontre avec nous. Cela a été pour nous une révélation : est-ce bien auprès de moi que le Christ veut étancher sa soif ? Est-ce qu’il y aurait en moi quelque chose comme une source, capable de répondre à son désir ? Est-ce que j’ai de quoi donner, moi qui ai tellement besoin de recevoir ? Quelles que soient les motivations diverses, peut-être obscures, qui nous ont mis en chemin, nous sommes là aujourd’hui parce que le Christ redit, chaque jour, à notre cœur : Donne-moi à boire !
« Je me rappelle maintenant ce que souvent j’ai pensé de cette sainte Samaritaine : comme les Paroles de Dieu avaient bien pris dans son cœur ! »(Thérèse d’Avila,Pensées sur l’amour de Dieu)
Thérèse nous invite à garder le regard fixé sur le Christ assoiffé de notre amitié : voici l’espace central dans lequel nous vivons. Cette parole qui nous a mis en marche devient, au fil des jours, écoute de l’Esprit : en elle, nous discernons pourquoi et comment poursuivre notre marche.
Dans cette contemplation de Jésus, nous puisons des forces pour espérer encore dans les moments de doute ou d’échec. Dans cette contemplation de Jésus, nous recevons une volonté plus grande pour aimer et poursuivre l’aventure de la fraternité. Dans cette contemplation de Jésus, nous trouvons l’élan nécessaire pour engager tout notre dynamisme dans la mission qui nous est confiée. Nous ne connaissons pas d’autre lieu, d’autre moyen que le retour incessant à cette source qui nous fait vivre.
Ainsi, dans la méditation de la Parole, nous découvrons, avec émerveillement, qu’avant de nous offrir quoi que ce soit, Jésus nous demande, comme un mendiant, ce qu’il va nous donner au centuple. Son désir de notre foi et de notre compagnie éveille en nous le désir de l’eau vive, le désir de Lui-même : « Seigneur donne-moi cette eau pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici » (Jn 4,15).Ainsi notre vie ne tient et ne fait signe que parce qu’elle enracinée dans le Nom de Jésus. Thérèse d’Avila nous invite à nous tenir en ce mystère, dans le Chemin de perfection, 23 :
« Ne craignons pas que le Seigneur qui nous invite à boire à cette source nous laisse mourir de soif. La crainte, en effet, comprime beaucoup l’élan des personnes… C’est une grande chose que l’expérience de l’amitié et de la douceur qu’il réserve à ceux qui suivent ce chemin et comment il fait, pour ainsi dire, tous les frais du voyage… Ce qu’il y a de merveilleux pour ceux qui entreprennent ce voyage, c’est qu’on leur donne beaucoup plus qu’ils ne demandent et ne sauraient désirer. »
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