Jean nous emmène au bord de la piscine de Bethesda, en hébreu, « maison de compassion ». Ce bassin est une véritable cour des miracles où se retrouve une multitude de malades, d’estropiés, d’infirmes.
L’homme couché là depuis trente-huit ans est un « asthénique » (ασθένεια), sans vigueur, sans force.
Enfermé depuis si longtemps dans sa maladie, il ne sait plus s’il veut guérir ou non ; il souffre « contre  » les autres : l’autre qui ne l’aide pas et l’autre qui réussit là où lui il échoue. Son impuissance et son isolement semblent invincibles. Il est seul alors qu’il y a une foule autour de lui.

« Veux-tu guérir ? » : La question de Jésus vient briser ce cercle mensonger dans lequel l’homme s’est installé, lui seul contre tous les autres …
Comme tous les infirmes et les estropiés, il croit qu’un ange de Dieu descend dans l’eau pour offrir une guérison au premier qui s’y plongerait. Mais Dieu n’organise pas des concours de vitesse et n’offre pas la guérison au vainqueur ! Dieu voit et rejoint chacun personnellement dans sa maladie, il voit la misère des hommes. Jésus se tient près de l’asthénique et l’appelle personnellement. Ainsi, il n’est plus seul, Quelqu’un lui parle et l’écoute, et cette parole est efficace : lève-toi, choisis la vie !

Le premier acte public de Jésus à Jérusalem a eu lieu dans le Temple où il a manifesté sa colère contre la perversion de la religion. A Bethesda, dans ce lieu où se retrouve toute la misère de la ville, Jésus réalise un second acte public. Cette piscine, cette maison de compassion n’est-elle pas le véritable temple où Dieu se tient et révèle sa miséricorde et son salut ?