L’évangéliste Jean nous rapporte qu’il y avait toutes sortes de malades, aveugles, boiteux, paralysés, autour de cette piscine dans laquelle chacun espérait être plongé le premier, avec l’espoir d’être libéré de ses blessures ou handicaps. La guérison comme prix d’une victoire personnelle, d’une priorité sur tous les autres ! Des olympiades avec une seule récompense, une seule médaille. On comprend alors la résignation, voire le découragement de l’homme malade depuis 38 ans.
Jésus passe, voit, s’informe et interpelle celui qui est là depuis si longtemps. Veux-tu guérir ? N’est-elle pas blessante cette question et en apparence dénuée de sens ?
Jésus fait appel à l’engagement de cet homme, à son choix, sa volonté, car guérir l’obligera à changer complètement son mode d’existence. Il en deviendra responsable pour lui et pour les autres. Il est même invité à porter ce qui était le lieu de sa vie passée, à se mettre en marche avec son brancard, parce que rien n’est balayé de son histoire.
Cette nouvelle aventure, ce nouveau commencement s’amorce un jour de sabbat, ce temps où, si Dieu se repose, c’est pour donner à l’homme la pleine liberté et la capacité de vivre comme lui, d’être aussi créateur de vie. De quoi étonner les juifs respectueux de la lettre, mais sans doute moins souples à son esprit.
Mais qu’est-il ce péché dont l’homme guéri doit se prémunir et dont les conséquences pourraient être pires que la maladie ? Ce pourrait être une raideur qui empêche si souvent de laisser le Souffle de Dieu animer nos vies.