« Témoignage »
Notre méditation de ce jour peut tenter d’articuler la Parole à propos du « Témoignage » et cette impressionnante Icône de Jean le Baptiste ou Jean le Précurseur.
Le témoignage est sans doute de nos jours un des langages les plus audibles et les plus percutants pour transmettre un message et réveiller le meilleur de l’humain.
Quel est donc celui que rend Jean le Baptiste et qui peut nous inspirer en ce temps de « l’Attente » ?
L’icône semble nous renvoyer à « Marie du signe ».
Jean porte en son sein l’Agneau immolé victorieux de la mort, d’où sourd la Source, le Torrent de la Vie dont les eaux assainissent tout ce qu’elles baignent (couleur et texture du vêtement – Ezéchiel )
Comme scellé en son être profond dès le temps de la Visitation, cet « Agneau qui enlève le péché du monde » est « la Vérité à laquelle Jean rend témoignage » Jn 3,33. Il l’a « su » ce jour- là d’un « non savoir savant » (Jn de la +) lui donnant de traverser au fond de sa prison les interrogations, les doutes et même la mort : « Es-tu Celui qui vient où devons-nous en attendre un autre ? » ( Lc 7,19)
« Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu… » (Lc 7,22) Voilà le « Témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir » dit Jésus (Jn 3,36) Jean n’est qu’une étape vers la Lumière ( Jn 1,7), son témoignage ouvre à la foi en Celui qui Vient, « Chemin, Vérité et Vie » (Jn 14,6 )
Oserons-nous à la manière de Jean, plus encore, à la manière des fils et filles, des frères et sœurs du « Témoin Fidèle », « entourés de cette multitudes de témoins » d’hier et d’aujourd’hui, « courir avec endurance, l’épreuve de la foi, les yeux fixés sur Jésus son initiateur » pour qu’il la mène à son accomplissement » (He 11) pour le salut de notre « monde en feu ».
Un commentaire
JEAN LE BAPTISTE A RENDU TEMOIGNAGE À LA VÉRITÉ … IL ÉTAIT LA LAMPE QUI BRÛLE ET QUI BRILLE… LES ŒUVRES MÊMES QUE JE FAIS TÉMOIGNENT QUE LE PÈRE M’A ENVOYÉ » (Jean 5, 33-36). JEAN LE BAPTISTE a rendu témoignage à la vérité, laquelle vérité la conduit jusqu’en prison. Il a préparé les cœurs à accueillir le Sauveur, en indiquant aux hommes l’Agneau de DIEU. Il était la lampe qui brûle et éclaire, qui illumine et trace le chemin. Mais, pour combien de temps cette lampe a-t-elle briller dans le cœur des hommes, avides du sensationnel et assoiffés des signes ? L’Homme ne se contente pas d’écouter, il veut voir, toucher, faire une expérience concrète. Or, malheureusement, tout ceci ne suffit pas toujours à éveiller pour toujours sa foi. Le précurseur a rendu témoignage à la vérité ; le feu qu’il a allumé dans le cœur des hommes, n’a brillé que pour un instant. De même les œuvres du CHRIST ne brilleront que pour un instant, dans le cœur des hommes, avant que ceux-ci ne le condamnent à mort. L’Avent n’est pas simplement un temps d’attente, mais aussi le temps où nous devons trouver des motifs pour justifier notre attente, des raisons assez fondées pour justifier les efforts fournis au quotidien, pour préparer nos cœurs. C’est aussi en cela que l’attente prend pour nous un sens, dans la mesure où nous savons donner de la valeur à CELUI que nous attendons. En rendant témoignage à la vérité, Jean était la lampe qui brûle, mais aussi qui brille. Elle brûle par ses exigences radicales de changement et de conversion, et elle brille parce qu’elle ouvre à une nouvelle voie, un nouveau chemin. Et le CHRIST vient affermir ce chemin de confiance et d’espérance, par ses œuvres, qui attestent effectivement qu’IL vient du PÈRE. Ainsi, la foi de l’Homme est justifiée, non plus par ce qu’il voit et entend, mais aussi parce qu’il devient capable, à son tour, d’expérimenter, des œuvres et des bienfaits de DIEU dans sa vie. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua