Telle un voile, une chanson de Joan Baes a recouvert toute ma nuit d’une ombre bienfaisante. Un rêve en liberté revoit les paroles et les transforme au gré de son humeur. God is god. Oui, mais là où il est écrit, « i believe in God and God ain’t me », je crois en Dieu et Dieu n’est pas moi, l’ange de la nuit s’obstine à chanter : i believe in God and God in me, je crois en Dieu et Dieu en moi. Bienheureuse erreur qui me donne la clé du matin.
Avec l’évangéliste Jean et avec la foule, je contemple ce que Jésus fait pour les malades, et nous le suivons sur la montagne pour l’entendre et le voir encore. Une question semble tarauder Jésus : comment nourrir une telle multitude ? Notre réponse serait sans doute : A grand problème, grands moyens, divine solution. Mais Jésus se tourne d’abord vers Philippe : Où acheter du pain pour que ceux-ci mangent ? La question est épreuve. Le disciple est confronté à son impuissance, à l’impossible des moyens à mettre en œuvre pour obtenir un bien maigre résultat.
Cette prise de conscience creuse doucement l’espace d’accueil du don de Dieu.
Quelqu’un a déjà un autre regard. André voit ce qui est là, un presque rien entre les mains d’un enfant, un l’enfant qui pourrait chanter : je crois en Dieu et Dieu en moi ! C’est cette audace, si simple et si grande à la fois, qui fait advenir le moment de Dieu et délie le cœur et les mains des hommes.
Voir ce peu à offrir, nous asseoir à l’invitation de Jésus, prendre le temps de rendre grâce avec lui et partager. Le peu est devenu rassasiement bien au-delà du nécessaire. « Tous furent rassasiés autant qu’ils le désiraient ». En terre d’évangile, rien ne s’acquiert à prix d’argent. Mais un ‘rien’ offert donne une surabondance qui rassasie et déborde en surcroit à préserver et rassembler.
Je crois en Dieu et Dieu croit en moi, et … God is God !
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