RASSASIEMENT
Tous les ingrédients sont réunis sous la plume de l’évangéliste Jean pour que nous puissions découvrir la force agissante de Dieu dans une synergie et une dynamique qui se joue de tous les obstacles . Suivons cette cartographie de la Bonne Nouvelle, dans ce récit, il y a :
– Une foule affamée de signes (v.2).
– Des disciples qui ne voient que les empêchements et les problèmes « deux cents deniers de pain ne suffiraient pas » (v.7) ; « qu’est-ce que cela pour tant de gens ? » (v.9).
– Jésus entre absence et présence : au verset 1, il a gravi la montagne pour fuir avec ses disciples ; au verset 15, il se cache à nouveau et cette fois-ci, seul dans la montagne.
– Le contexte de la Pâque juive pour nous rappeler de faire mémoire de Celui qui libère, accompagne et peut tout (v.4).
– L’attention et la délicatesse de Jésus pour les foules qu’il voit (v.5) ; qu’il veut nourrir : « Où achèterons-nous des pains pour qu’ils aient de quoi manger ? » ; et dont il veut le bien-être : être assis sur l’herbe confortablement, qu’ils soient servis assis, qu’ils soient rassasiés complètement, et que même la part d’imprévu et de gratuité soit honorée par le rabiot des douze corbeilles (12-13).
– La sollicitation directe de Jésus envers Philippe (v.6), son appel indirect envers André (v.8), la direction et la gestion des disciples (v.10.12).
– La « providence » dans le réel aussi pauvre ou petit soit-il via le garçon qui possède cinq pains d’orge et deux petits poissons (v.9).
Jésus donne, se donne, éduque, appelle, interpelle.
Entendons-nous ce texte résonner dans nos propres désirs et nos faims, dans nos manières de vivre nos manques, dans nos mémoires et interprétation de la Parole de Dieu, dans notre relation au Christ présent ou absent, dans notre foi en sa bienveillance et sa miséricorde, dans l’aide donnée ou apportée à nos frères, dans notre regard et notre confiance en la vie.
« Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants » (Ps 89,14).
Un commentaire
« IL Y A LA UN JEUNE GARÇON QUI A CINQ PAINS ET DEUX POISSONS, MAIS QU’EST-CE QUE CELA POUR TANT DE MONDE ! » IL DISAIT CELA POUR LE METTRE À L’EPREUVE (Jn 6, 1-15). Si les épreuves visent à vérifier la qualité de notre foi, c’est dire qu’elles contribuent par le fait même à fortifier cette foi. L’épreuve n’est pas toujours tragique, encore moins une fatalité, surtout si nous la vivons dans un esprit d’écoute et d’apprentissage. Certaines épreuves portent en elles un enseignement que seules la patience, la foi, la persévérance permettent de comprendre la portée significative pour notre croissance. De fait, ce qui ne nous tue pas ou ne nous détruit pas, nous rend plus forts. Devant une foule de cinq mille hommes affamés, DIEU est pris de compassion ; et de la compassion naît l’amour, qui engendre l’acte de charité. Car, ce que nous ressentons ou éprouvons dans notre cœur, doit se matérialiser en action positive, pour le bien de l’humanité. Or, DIEU ne veut pas agir seul, mais toujours avec l’Homme. Car, quelque soit le peu que nous portons, ce peu reste significatif, plus encore, il devient le point de départ de l’action caritative de DIEU pour le Salut des hommes. Avec seulement cinq pains et deux poissons donnés par un jeune garçon, DIEU parvient à rassasier cinq mille personnes ; combien plus serait-IL capable de subvenir aux besoins de l’humanité entière, si et seulement si nous savions mettre ensemble nos ressources, les LUI présenter, et implorer sa bénédiction, afin que même les plus pauvres aient le minimum pour vivre décemment. Le jeune garçon pouvait refuser de donner et tout garder pour soi. Mais, il a accepté partager ; et des restes, il en a sûrement bénéficié aussi, bien plus que ce qu’il avait au départ. Car, on partage, non pas pour perdre, mais pour gagner davantage. Du peu donné, DIEU en a fait une multitude. Car, IL n’est jamais à court de grâce ni à court d’amour. La miséricorde divine ne connaît pas la pénurie. DIEU n’est jamais à court d’attention, jamais à court de bienfaits. Plus encore, sa source de bonté ne tarit jamais, pour rassasier l’Homme et venir en aide à sa misère. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua