Comme cet Evangile prend une tonalité nouvelle en ce temps de la résurrection du Christ ! Jésus est parti, seul dans la montagne, parce qu’il ne veut pas qu’on le prenne et qu’on fasse de lui un roi (Jn 6, 15). Les disciples affrontent seuls l’obscurité de la nuit, le vent qui se déchaîne, la violence des vagues ; tous les éléments extérieurs semblent soudain leur être devenus hostiles. Ils rament pour avancer avec la seule force de leur volonté, mais la lassitude et la peur sont plus difficiles encore à maîtriser que la mer. Nous reconnaissons dans ces disciples, notre humanité assaillie, angoissée, sans repères, affrontée à la violence, au mal, à la mort. Notre humanité qui se débat contre les forces de mort, et qui n’y arrive pas par ses propres forces !
Jésus vient à eux, marchant sur la mer (Jn 6, 19). Il foule aux pieds les forces de la mort qui n’ont pu le retenir, il trace un chemin dans la mer (Ps 77, 19), il n’évite pas le mal et la mort, il les traverse. Jésus se présente à nous avec les mots du Dieu révélé à Moïse: Ego Eimi (Exode 3,14).
Et la barque aussitôt atteint le rivage. Comment sortons-nous de la turbulence chaotique de nos vies ? N’est-ce pas comme dans le récit de la création, par la Parole : « il dit et cela fut » ? Ici, la Parole, c’est Jésus lui-même : je suis, n’ayez pas peur ! Ainsi, la Traversée de nos vies, si souvent ballottées par les épreuves, devient pascale si nous mettons toute notre confiance en Celui qui nous rejoint et nous dit : C’est moi ! N’ayez pas peur !
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C’ETAIT DEJA LES TENEBRES … UN GRAND VENT SOUFFLAIT, ET LA MER ETAIT AGITEE … LORSQU’ILS VIRENT JESUS QUI MARCHAIT SUR LA MER … ALORS, ILS FURENT SAISIS DE PEUR … « C’EST MOI. N’AYEZ PLUS PEUR » (Jn 6, 16-21). Entre les ténèbres, la force des vents contraires et la peur qui habite les cœurs, il y la marche sereine et tranquille de JÉSUS. Le vent agite la mer, les ténèbres couvrent le monde, mais DIEU reste intrépide, IL avance plutôt, et sa Lumière continue de parcourir et illuminer le monde. Ce ne sont pas toutes les attaques ou encore les multiples tentations et provocations, qui nécessitent des réactions ou des réponses. Ce qui nous évite de plonger dans un cycle infini de violence. Or, la violence n’a jamais résolu aucun problème. Le silence est le langage du fort, surtout quand il sait qu’il n’a pas besoin d’une démonstration de force, pour être libéré de l’ennemi, justifier sa grandeur et passer son chemin. La nature se déchaîne, la peur gagne l’Homme, mais DIEU invite à la sérénité et à la confiance ; justement, parce que la peur n’éloigne pas du danger, mais l’incite même davantage. DIEU marche sur les eaux agitées ; de la même manière qu’IL sait aussi passer sur les eaux troubles de notre vie, afin de rétablir la foi, l’espérance, la confiance, la paix. L’effort de l’Homme est souvent soutenu par la force de son caractère, la confiance en soi et la foi en DIEU. La confiance en soi nous valorise et suscite le courage. C’est parce que l’Homme a confiance en soi et a foi en DIEU, qu’Il est capable d’opérer des miracles. Car, la confiance est davantage valorisée par notre capacité à assumer nos choix, nos décisions et nos actions. Mais, lorsque cette valorisation n’est pas prise en considération, tout effort tombe dans la paresse, la peur, l’impasse, l’oubli. Mais la confiance en soi est aussi motivée par la reconnaissance et la foi en CELUI qui domine les eaux, ainsi que les forces déchaînées de la nature. Un tel DIEU serait aussi capable de faire de grandes choses pour nous. Car, s’IL domine la pesanteur de l’eau, IL peut aussi nous aider à dominer l’ampleur et le poids de nos souffrances. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
C’ÉTAIT DÉJÀ LES TÉNÈBRES, ET JÉSUS N’AVAIT PAS ENCORE REJOINT LES DISCIPLES. UN GRAND VENT SOUFFLAIT, ET LA MER ÉTAIT AGITÉE… ILS VIRENT JÉSUS QUI MARCHAIT SUR LA MER ET SE RAPPROCHAIT DE LA BARQUE (Jn 6, 16-21). La Lumière est venue dans le monde, et les ténèbres n’ont pas pu l’arrêter, ni suspendre sa course. Et s’il manque la Lumière, le monde sombre dans les ténèbres. Et chacun de nous est une source de cette lumière, puisse qu’elle est venue pour tous, pour tout contaminer. Un grand vent souffle, la mer est agitée, la sécurité des disciples devient de plus en plus incertaine. Si JÉSUS n’est pas paisiblement couché à l’arrière de la barque, c’est qu’IL marche sur la mer. La pesanteur spirituelle divine surpasse les forces de la mer, tout comme sa quiétude reste stable devant l’agitation des vents contraires. Si DIEU n’écarte pas la mer, afin de faire passer son peuple à pieds secs, IL la domine en marchant sur elle. Car, rien ne doit empêcher l’Homme d’atteindre sa destination, surtout quand il met sa fois dans le SEIGNEUR. Que le temps soit beau ou obscur, que les eaux soient agitées ou calmes, que le vent souffle plus fort que d’habitude, l’Homme ne devrait pas y trouver d’obstacles, aussi longtemps qu’il met sa foi en DIEU. Ainsi, il vaut mieux être enraciné en DIEU, avant que les forces de la nature, les vents contraires à nos initiatives et à nos projets, ne viennent nous emporter sur le chemin de la désillusion, de la perdition et de l’échec. DIEU domine ses créatures, par la puissance de son action ; IL convainc par la douceur et la profondité de ses paroles. Car, la créature n’est pas au-dessus de son Créateur, de peur que l’ordre du monde ne soit inversé et que l’Homme ne prétende dominer DIEU. En marchant sur la mer, IL stimule le courage de l’Homme à savoir affronter ses propres peurs et se blessures intérieures. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua