Jésus vient de nourrir cinq mille hommes avec cinq pains et deux petits poissons. Comme la foule voulait l’enlever pour le faire roi, Jésus se retire seul dans la montagne.
Les disciples quant à eux n’ont rien compris au signe de la multiplication des pains, ni à l’identité de Jésus à travers ce signe. Ils descendent jusqu’à la mer et embarquent en direction de l’autre rive. Ils doivent traverser la nuit de leur incompréhension, ils affrontent seuls l’obscurité, le vent qui se déchaîne, la violence des vagues.
Ils voient Jésus marcher sur la mer et s’approcher de la barque. Alors ils furent pris de peur (Jn 6, 19). Jésus, traçant son chemin dans la mer, se présente aux disciples avec les mots du Dieu révélé à Moïse : Ego Eimi (Ex 3,14). Le Seigneur n’est pas dans le vent, il n’est pas dans le tumulte des vagues, il n’est pas dans les grandes manifestations … il est dans cette voix qui retentit au cœur de la nuit et de la peur des disciples : « c’est moi, n’ayez pas peur ! »
Ils voulurent le prendre dans la barque, mais aussitôt la barque toucha terre au lieu où ils allaient. Cette voix qui leur parle, cette voix ne se saisit pas, elle ne se prend pas, elle ne se retient pas … Elle fait traverser et sauve de la nuit de l’incompréhension. Maintenant les disciples ont entendu celui que leurs yeux n’avaient pas vraiment vus, eux qui étaient fascinés par le signe. Maintenant leur oreille et leur cœur vont pouvoir être ouverts au discours du pain de vie qui va leur révéler l’identité de Jésus, pain qui se donne pour la vie du monde. Nous aussi écoutons la voix de fin silence de Celui qui est sorti victorieux du tombeau ; ne nous laissons pas fasciner par la toute-puissance du signe !
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