Pain de vie
La foule a accueilli avec reconnaissance le pain que Jésus lui donnait (Jn 6,26). Mais si ce pain devient son corps, ça bloque : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jn 6,52). C’est se situer extérieurement et en rester à la répulsion naturelle de l’anthropophagie.
« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (Jn 6,63). Intérieurement une autre répulsion peut nous arrêter : celle de la dépendance (Jn 6,57), vivre par un autre, se recevoir d’un autre, recevoir ce qui se donne ni plus ni moins (Jn 6,65) et non ce que je veux, rêve, prends.
Recevoir de Jésus notre pain de ce jour et le mâcher même s’il nous rebute, étonne, déconcerte (Ez 2 et3), c’est chercher et croire qu’en tout, se donne les paroles de vie éternelle (Jn 6,68), notre pain quotidien.
Un commentaire
« CETTE PAROLE EST RUDE ! QUI PEUT L’ENTENDRE ? »… C’EST L’ESPRIT QUI FAIT VIVRE, LA CHAIR N’EST CAPABLE DE RIEN… « SEIGNEUR, A QUI IRIONS-NOUS ? TU AS LES PAROLES DE LA VIE ETERNELLE (Jn 6, 60-69). DIEU ne nous propose pas toujours ce qui correspond à nos rêves ou à nos désirs, car les chemins vers le bonheur sont immenses. Toutefois, toute réussite ainsi que tout ce qui ouvre au bonheur véritable exige toujours des efforts considérables, des sacrifices à consentir. Et lorsque l’Homme a découvert le chemin du succès et du vrai bonheur, il ne ménage aucun effort, pour obtenir ce que son cœur désire. C’est pourquoi, le succès est le fruit d’un long effort marqué par la persévérance, la chute et le relèvement, la motivation et les encouragements pour repartir. Et ce n’est qu’au terme d’une lutte vraiment engagée, d’un combat mené dans la douleur, les efforts et des sacrifices, que l’Homme éprouve la vraie joie. Mais, les sacrifices ne nous font pas perdre ni oublier notre humanité et notre dignité ; bien au contraire, la quête du véritable bonheur rehausse et exalte la dignité humaine. Le caractère rude et exigent de la Parole de DIEU appelle aussi à un plus grand engagement, de la part de l’Homme. Cette exigence nous impose une discipline, elle pousse à un plus grand discernement, mais aussi à prendre soin de tout ce qui nous conduit vers le bien. Or, l’Homme est toujours limité, à cause de sa nature et de sa finitude. D’où la grâce de l’Esprit de DIEU opérant en nous, afin de prolonger nos limites, nous porter à surmonter notre finitude. L’Esprit fait vivre, parce qu’il nous obtient ce que nous ne pouvons rejoindre par nos seules forces humaines. L’Esprit fait vivre parce qu’il élève l’âme et les désirs de l’Homme vers le Bien véritable et incorruptible. Lorsque l’Homme a été témoin de miracles divines et qu’il a souvent vu la grâce de DIEU se manifester en lui, vers qui d’autre peut-il aller, si non vers le DIEU qui a fait toute chose avec Sagesse et Amour ? On ne va pas à DIEU par simple convenance, mais par conviction. La foi n’est pas simplement l’exercice d’une pratique traditionnelle, mais l’expression d’une âme qui a été souvent nourrie, touchée, fortifiée et soutenue par la grâce de DIEU. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua