«A qui irions-nous ? »
« Il en est parmi vous qui ne croient pas »
Jadis les Hébreux recevaient une manne tombée du ciel, « à cette vue ils s’interrogeaient : Mân hû ?, Qu’est cela? » (ex 16, 2-8) Ils mangeaient une nourriture inconnue. Dans un miséricordieux signe de tendresse, Dieu soutenait leur foi défaillante. Voici que maintenant, Jésus se donne lui-même, en nourriture. Et le Fils de l’homme, devient pour les humains un scandale. L’homme livré à lui-même ne peut imaginer un tel don : « manger sa chair et boire son sang». Dieu se donne tout entier dans un « Qu’est cela? » infiniment au-delà de ce que nous pouvons concevoir.
Le Christ s’étonne de ce manque de foi. L’amour ne s’impose pas : « Et vous, ne voulez-vous pas partir ? Alors Pierre s’écrie : « Tu as les paroles de la vie éternelle » : une vie, d’émerveillement et de foi en l’Autre, en l’autre que nous sommes chacun.
Sous cet humble signe du pain, le Ressuscité accompagne notre exode : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Lc 22, 15). Eucharistie que nous pouvons vivre et célébrer partout, à tout moment, dans l’hospitalité réciproque de nos rencontres, dans le mystère d’un généreux cœur à cœur avec une ou un (A) autre, quels qu’ils soient. Ce pain dont le Fils lui-même se nourrit c’est, nous révèle-t-il, la volonté de son Père « un aliment que nous ne connaissons pas » (Jn 4, 32)
« A qui irions-nous ? », nous est-il soufflé à l’oreille devant l’une ou l’autre situation déroutante, voire intolérable qui surgit dans notre quotidien, pain fort et délicieux d’une vie qui se reçoit et se donne.
Un commentaire