S’écouter ou écouter
« Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; il n’avait pas pouvoir de circuler en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le tuer » (v. 1). Mais la tradition est plus forte que les « menaces de mort », et Jésus monte à Jérusalem pour la fête des Tentes, avec « ses frères », en secret toutefois.
Viendra un temps, celui de « son heure », où il montera ostensiblement à Jérusalem « où le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes » (Mt 20, 18).
Avant cela, pour Jésus, l’heure est encore au témoignage, au cœur du Temple.
Le récit ne nous donne pas accès à l’enseignement de Jésus, nous « n’entendons » que le questionnement des habitants de Jérusalem, qui semble occuper tout le champ, obstacle, peut-être, à la véritable « écoute » : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » (V. 25-27). Tout cela fonctionne comme une formule mathématique bien huilée : puisque, or, donc. Donc, il n’est pas le Messie. Subtilement, Saint Jean abonde dans leur sens : « Vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas » (v. 28).
« Jésus est né de Père inconnu : Dieu, nul ne le connaît ! C’est dans un cœur ouvert par une mort infâme qu’il nous faut lire la vie bienheureuse qui est le secret d’amour de Dieu » (Christian de Chergé).
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