Croire nous expose à ce qui ne peut pas être prouvé. Dans la mesure où la foi est authentique, il y aura toujours en elle une fragilité écrivait le frère François de Taizé. Mais la difficulté de croire tient aussi à l’identité de Jésus !
Comme les auditeurs de Jésus, nous lui posons la question : « Toi, qui es-tu ? » La réponse nous enlève toute possibilité de mettre la main sur lui, en même temps qu’elle nous situe dans la relation : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi je suis d’en haut ». Voilà qui nous désarçonne et nous invite à lever les yeux pour quitter nos lieux d’embourbement, voire d’endurcissement pour nous orienter vers celui qui a envoyé Jésus, « Je Suis ». Voici le temps, le moment favorable qui nous arrache à nous-mêmes. Il nous invite à nous replonger dans l’histoire de l’alliance et de la révélation faite aux pères dans la foi, faite à tous ceux qui nous ont précédés et qui marchent devant nous à la suite de Celui que nous interrogeons.
Nous entrons dans le temps du regard qui nous élève jusqu’au Père. Alors, quand nous regarderons Jésus élevé sur la croix, ce lieu qui dit que l’amour ne s’est pas résigné à nos refus, qui atteste que l’amour a voulu aller jusqu’au bout de nos histoires, nous comprendrons qu’il est celui qui nous délivre de tous nos enfermements et de la mort elle-même.
Il y a une autre manière de vivre que de coller à nous-mêmes. C’est celle de guérir pour un instant de nos « moi » pour contempler ce « JE SUIS » qui nous comble en même temps qu’il nous arrache à nos réalités d’en bas. (M. Zundel)
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