Certains continuent de suivre Jésus, d’autres le quittent. Tel est le sort de tout homme public, prophète véritable ou tribun. Et Jésus pousse toujours plus loin ses interlocuteurs. La sensibilité des uns et des autres est à vif. Et la violence est de plus en plus de la partie.
Sur quoi repose donc la prise de position des uns et des autres ? Sur des actes, bien sûr, mais sans doute plus encore sur des paroles. Car pour nous entendre, nous n’avons que la parole ! Et pour nous, le salut consiste d’abord à se fier à la parole d’un autre. « Je te crois » et je fonde ma vie sur ce que tu me dis. Alors, j’écoute, je « demeure » en tes paroles.
Demeurer, c’est persister en fidélité, aller et venir librement en ce lieu d’échange et d’alliance. La « toute première crise du logement », comme je l’ai entendu dire, c’est que nous n’habitons pas la parole que nous recevons de Celui en qui nous mettons … quand même notre foi. Et nous n’habitons pas notre propre parole ! Alors, impossible d’entrer « dans l’espace Dieu ».
Que faire ? Il n’est qu’à se reconnaître « pécheur », mal- entendant. C’est le contraire du déni, de la falsification, et de tout ce qui va à l’encontre de la vie, meurtre, absence de relation, indifférence ou mépris d’autrui. Et cette (re)connaissance de notre réalité est une grâce immense. Se profile alors la possibilité d’un changement radical, et s’ouvre la porte de la liberté du disciple qui se laisse toucher par la vérité du Fils.
« Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres ».
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