Jésus s’adresse à des Juifs « qui avait cru » (v31). Le temps du verbe laisse supposer que cette foi vacille. De fait, la discussion va s’envenimer jusqu’à l’agression (v59).
Jésus les invite à demeurer dans sa Parole (v31). Demeure invite à la stabilité, à habiter, à être habité par la Parole pour connaitre (faire l’expérience), venir à la Vérité (v31-32) afin d’être libéré. L’allusion à la Pâque, ce passage de l’esclavage en Egypte à la libération en terre promise, n’est pas comprise. L’Exode semble sorti de leur mémoire et le malentendu s’installe : « Nous sommes la descendance d’Abraham… nous n’avons été l’esclave de personne » (v33).
« Être fils de … » marque l’appartenance à une lignée, une histoire. Jésus souligne dans cette question de filiation, le lien d’obéissance (v38). « Être fils de … » confère la capacité de représenter celui dont on est le fils, d’agir en son nom.
« Si vous êtes enfants d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham » (v39). Jésus les pousse dans leurs retranchements : A quelle maison appartenez-vous ? Vos actes témoignent de quelle filiation ? Fils d’Abraham (v39) ? Fils de Dieu (v41) ? Où repose votre être ?
Parfois les lèvres disent une parole, le cœur en pense une autre et les mains en disent une troisième. Jésus ne reproche pas la division intérieure qui nous blesse mais nous invite sans cesse à revenir à la maison (v35), à demeurer dans sa Parole qui prend soin et libère.