« Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et il s’est réjoui. »
« Amen, Amen, je vous le dis: avant qu’Abraham fût, moi, Je Suis » (v 56-58)
Une telle déclaration claire et grave ne pouvait que provoquer une réaction violente de refus et de résistance acharnée.
Jésus révèle solennellement son identité réelle, sachant que cela ne fera qu’accentuer l’approche de son Heure. Il connaissait parfaitement son public, « car lui-même, affirme Jean, connaissait ce qu’il y avait dans l’homme ». (Jn 2, 25). Dire qu’Abraham s’est réjoui de sa venue est insensé logiquement, seul un cœur habité par l’Esprit pourra accueillir une telle révélation. Jésus, devant l’ironie de ses auditeurs, ne se laisse pas intimider, au contraire, il va plus loin, et met en lumière la vérité de son mystère: « Je Suis « . Cette parole est tombée comme une foudre. Le peuple voyait devant lui un homme qui se déclare Dieu.
Certes l’intention de Jésus n’est point de se glorifier en proclamant publiquement qui Il est, mais Il voulait pousser jusqu’au bout la foi de ceux qui l’écoutaient. Dans le verset 30, « beaucoup crurent en lui », et maintenant « Ils ramassèrent alors des pierres pour les lui jeter » (v 59).
La foi est un chemin qui va en s’approfondissant. Dieu chemine avec nous pas à pas, mais de profondeur en profondeur, et c’est souvent dur et crucifiant, car il faut souvent accepter de se purifier de ce que nous croyons savoir, pour se laisser aller vers ce que nous ne savons pas. C’est la voie purificatrice du mystère Pascal. Seul l’Esprit Saint peut accomplir en nous cette ouverture pour une plus grande maturité spirituelle.
Un commentaire