« Pour qui te prends-tu ? » De nouveau s’engage un dialogue sur deux niveaux touchant à l’identité de Jésus. Celui-ci est du côté de la vie : « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort ». « Maintenant, nous savons bien que tu as un démon » Leur savoir les empêche de s’ouvrir à la nouveauté, de percevoir la divinité de l’homme Jésus et ils sont du côté de la mort. Ils ne parlent que de mort : « es-tu plus grand que notre père Abraham ? Il est mort et les prophètes aussi sont morts ». Jésus les ramène à leur Dieu, qui est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu non des morts mais des vivants. Le connaissent-ils vraiment ? « Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et il s’est réjoui. » Jésus tente de révéler sa véritable identité, celle de Fils de Dieu gardant la parole de son Père en vain. « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! », leurs yeux semblent bien aveuglés par son humanité. Alors il devient plus explicite et comme Dieu avait révélé à Moïse, du cœur du buisson ardent, son nom, Jésus fait de même : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fut, moi je suis. ». S’en est trop et ils ramassent des pierres pour le lapider, pour le mettre à mort et purifier ainsi le Temple de ce blasphémateur. Cependant, c’est librement que Jésus, la Présence de Dieu parmi les hommes, quitte le Temple.
Un commentaire
« Jésus, la Présence de Dieu parmi les hommes, quitte le Temple. » Ouf! Je n’avais jamais lu Jean 8, 59 sous cet angle! Et bientôt, le voile se déchirera pour en manifester le départ! Et 70 ans, plus tard, les rituels sacrificiels cesseront.
«L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. […] Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. » Jn 4, 21.23
« Abraham […] a vu et il s’est réjoui. » Mais les yeux des juifs « semblent bien aveuglés par son humanité. »
Au delà de ma perception humaine, puissé-je « voir » Jésus dans tout ce qu’il me dit de lui-même et l’adorer par une réelle vie de disciple, afin qu’il n’ait pas à quitter ce temple de l’Esprit que je suis!
Merci, sœur Françoise, pour votre méditation qui nourrit la mienne.