Le silence de l’absence
Aujourd’hui, un grand silence règne sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Sur la croix, le Fils meurt en tant qu’homme, tout est accompli. Le Père aussi se tait … Il pourrait nous dire « je t’ai tout dit en ma Parole qui est mon Fils et je n’en ai plus d’autre que je puisse maintenant répondre ou révéler … regarde seulement mon Fils dans le silence de ce jour … »
Sur ma couche, la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime. Je l’ai cherché mais ne l’ai point trouvé ! Je me lèverai donc et parcourrai la ville. Dans les rues et sur les places, je chercherai celui que mon cœur aime. Je l’ai cherché mais ne l’ai point trouvé (Ct 3, 1-2).
Le silence et l’absence de ce jour nous sont familiers. Dieu ne meurt pas tous les jours et la Résurrection n’est pas notre pain quotidien. L’ordinaire de nos jours ressemble étrangement au mystère du Samedi Saint.
Chaque jour, il nous faut consentir au silence et à l’absence de Dieu ; nous avons beau parcourir la ville, les rues, les places, le monde pour Le chercher … nous ne le trouvons pas ! Car, le Christ ne se révèle pas tous les jours dans de grands miracles ou des événements spectaculaires. Il se révèle dans une voix de fin silence, au plus intime de nous-mêmes.
Le silence de ce jour, entre mort et résurrection nous fait goûter, mais c’est de nuit, le mystère du passage de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la lumière éternelle … passage qui prend le temps de la germination de la Parole au secret de notre être, le temps de l’absence et du désir qui grandit, le temps de la patience et de l’inconnaissance.
Comme la Bien Aimée du Cantique des Cantiques, nous pouvons dire : J’ai cherché Celui que mon cœur aime mais ne l’ai point trouvé. Cette quête inlassable, celle du samedi saint et de l’ordinaire de nos jours est le passage, le chemin obligé pour être conduite de la mort à la vie, pour vivre en ressuscités. Entrons dans ce silence avec foi et espérance …
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