« L’évangile au féminin »
À la suite de Jésus, cachées humblement derrière le premier rang idéale des « Douze », — bloc anonyme et monolithique (mais humanisé en Lc 6,12-16) —, des femmes accompagnent Jésus dans la parfaite posture du disciple, qu’il cherche à éveiller chez tout ceux qu’il rencontre à travers la prédication de son Évangile (v.1).
Elles sont nombreuses « beaucoup d’autres » (v.3), trois d’entre elles sont nommées (Marie-Madeleine, Jeanne, Suzanne), les autres non. Elles sont chacune uniques et différenciées par leurs classes sociales ; mais, elles ont en commun l’expérience du salut et du service, prémices de la communauté chrétienne des Actes des Apôtres (Ac 2,42-47) et préfiguration de l’Église.
Elles ont traversé : de la mort à la vie, du péché à la sainteté, de la maladie à la guérison. Elles ont mis l’expérience radicale et incontournable de la rencontre avec le Christ et de leur conversion, au centre de leur agir. Désormais, leurs ressources personnelles sont au service du bien commun (clin d’oeil à la veuve pauvre citée en exemple en Lc 21,1-4). Elle donnent, elles se donnent totalement et … discrètement.
Détail intéressant sur lequel méditer, Luc ne dit pas : « qu’elles le servaient », mais « qu’elles les servaient ». Les femmes prennent soin du « Corps » tout entier, de tous les frères en Christ, de cette humanité nouvelle, celle des créatures nouvelles (2Co 5,17), du Royaume nouveau. Ces femmes sont les premières à tisser les liens de la fraternité universelle.
2 commentaires
JÉSUS… ANNONÇAIT LA BONNE NOUVELLE DU RÈGNE DE DIEU. LES DOUZE L’ACCOMPAGNAIENT, AINSI QUE DES FEMMES QUI AVAIENT ÉTÉ GUÉRIES DE MALADIES ET D’ESPRITS MAUVAIS (Lc 8, 1-3). Il y a plusieurs façons de rendre grâce au SEIGNEUR pour tous les bienfaits reçus de LUI. Pour certains, le geste se manifeste par des dons et pour d’autres, par le don de soi, pour le service. Mais, de façon générale, DIEU guérit et sauve, pour nous mettre en chemin et devenir à notre tour des missionnaires et des témoins de la Bonne Nouvelle et de son amour. Car, la grâce divine est faite pour être partagée et ce que l’Homme a reçu, qu’il ne le garde pas pour soi, mais qu’il en fasse aussi bénéficier aux autres. Auquel cas, le don reste sans effet et sans croissance. Ces femmes qui suivent JÉSUS, sont avant tout habitées par ce désir de reconnaissance, de gratitude et d’amour. Elles servent DIEU en prenant sur leurs ressources ; lesquelles ressources n’ont été possibles que parce que DIEU les avait tirées des ténèbres de la souffrance et leur avait redonné des forces pour le travail. Qu’avons-nous donc que nous n’ayons reçu ? Ou plutôt, pourquoi tenir exclusivement pour soi ce que la gratuité de la grâce divine nous a conférés ? De ceux qui suivent le CHRIST sur le chemin de la mission et du témoignage, chacun a un passé fait d’épreuves, d’échecs, de désespoir, de crises, de souffrances. Or, le passage du CHRIST dans la vie de chacun a contribué à guérir les blessures ou surmonter les échecs. Dès lors, ce qui était porté comme une peine, une douleur, devient le lieu du témoignage de la miséricorde et de la grâce divine. Très souvent, nos malheurs sont vus comme une fatalité, nos handicaps devenant des signes ou des images de honte, qui nous portent à nous cacher. Mais, la réalité de la vie nous enseigne le contraire. La souffrance est une école de vie et de sagesse, pour celui qui apprend à l’accepter, à l’assumer et à la transcender. Or, la sagesse est signe de maturité. Et par la grâce divine, nos épreuves ou nos échecs deviennent des exemples de témoignage d’une âme qui ne s’est pas laisser abattre par le mal et autres préoccupations et soucis du monde. Et lorsque nous parvenons à laisser notre passé douloureux derrière nous, une nouvelle vie pleine de joie, de foi et de sérénité s’ouvre devant nous. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Est « femme » celui ou celle qui prend soin du corps, qui prend soin de la vie.
Merci, Sr Nathalie