Joseph et Marie vont au temple de Jérusalem pour présenter leur enfant. Luc nous livre le récit de cet épisode de piété familiale ( 2, 22-40 )
Pour recevoir l’enfant et ses parents, nulle trace de prêtre, de lévite, Luc met en scène deux vieillards.
Syméon » un homme juste et religieux » convaincu de ne pas mourir avant d’avoir vu le Messie d’Israël et Anne, femme prophète, veuve très âgée » servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière « .
Après les bergers, exclus du Temple car impurs par leur proximité avec leurs troupeaux, après les mages, des étrangers en quête de sens de la vie dans les étoiles, deux vieillards qui vivent au Temple dans la confiance et la prière, peut-être considérés comme des bigots, des inutiles.
Syméon et Anne me font penser à Gandhi qui déclarait qu’en Europe il avait été frappé par ces vieilles dames qui récitaient le chapelet dans les églises. En URSS, aux temps de la dictature stalinienne et de la lutte contre les religions, des hommes, des femmes comme Syméon et Anne ont continué à prier, à pratiquer clandestinement leur religion, comme d’autres en Chine actuellement, pour que la flamme de l’espérance ne s’éteigne pas.
Nous n’allons pas au Temple, mais nous pouvons toujours être les témoins des Syméon et Anne qui vivent près de nous. Je pense à cette amie pas très jeune ! qui vient de se rappeler que c’était sa maman qui lui avait appris à parler directement à Jésus et cette mémoire ravive son espérance de la présence du Seigneur dans sa vie et de la confiance qu’elle croyait perdue dans la prière.
Je pense à cet homme âgé en proie à des » démons » qui le terrorisent et qui prend conscience en parlant simplement qu’il n’a pas à en avoir peur, qu’il peut en parler à Dieu lorsqu’il se sent blessé, culpabilisé et que l’Eternel l’aime comme il est.
Dans notre société où règne hélas la loi du silence à propos de la foi, si nous osions en parler avec les personnes âgées de notre entourage, je suis certain que parfois nous serions étonnés de découvrir des Syméon et des Anne de notre temps.
Jacques Thierry.
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