Ce texte de l’annonciation à Marie est bien souvent choisi dans la liturgie et la scène a été maintes fois reprises par une multitude d’artistes au cours des siècles.
« D’emblée, je me détourne des figurations de Marie. […] L’incompréhensible, on ne l’appréhende pas avec les yeux, seulement avec l’esprit. […] Malgré la réussite artistique des peintres, des mosaïstes et des sculpteurs, […] en dépit de leurs chefs-d’œuvre, ils demeurent en surface ; illustrant le mystère davantage qu’ils ne le rendent perceptible, ils le banalisent au moyen de représentations ingénues qui lui ôtent toute densité – quand elles ne le suppriment pas. [1] »
Ce qui me frappe en ce jour, c’est la ronde des noms propres. Des lieux, des origines généalogiques, des prénoms : ainsi se situe-t-on les uns par rapport aux autres, dans une longue histoire et des histoires : Gabriel, Joseph, David, Jacob, Jésus, Elisabeth, Marie. Ces personnes sont qualifiées. Messager de Dieu, homme de Nazareth, fils du Très-Haut, fils de Dieu, la stérile. Ainsi aussi nous nommons-nous les uns les autres.
En ce jour où nous fêtons Marie Reine, attardons-nous un peu sur ce qui est dit à son sujet. C’est une jeune fille fiancée. Rien d’autre avant l’irruption d’un messager de Dieu qui l’invite à la joie. La voilà tout à coup nommée « Joie et Grâce », non plus promise mais « accompagnée par le Seigneur ». De quoi être ébranlée. Le messager la rassure aussitôt, l’appelant par son nom : « Marie, n’aie pas peur ! » « Oui, tu as vraiment trouvé grâce, Joie et Grâce. Ta vie aura la plénitude de la fécondité divine : Jésus. Elle s’ordonnera entièrement autour et pour cet enfant, ce fils du Très-Haut, ce Fils de Dieu, roi d’un royaume qui n’aura pas de fin. Tu verras : ‘la stérile’ elle aussi a conçu. Rien ne sera impossible avec Dieu. »
Puissions-nous, nous aussi, tendre l’oreille et accueillir le nom que l’Esprit murmure en nous, nous abriter à l’ombre du Très-Haut et répondre avec confiance : « qu’il m’arrive selon tes mots, messager de Dieu. » Je suis à la disposition du Seigneur.
[1] E.E Schmitt, Le défi de Jérusalem
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