En eux le Verbe s’est fait chair, la Parole de Dieu a pris corps…
Hier nous entendions l’annonce faite à Zacharie par l’ange Gabriel. Aujourd’hui, le même ange s’adresse à Marie. Deux annonciations qui se ressemblent et qui pourtant sont bien différentes !
Alors que Zacharie voit l’ange dans le Temple, Marie le reçoit dans sa maison, dans une petite bourgade anonyme, inconnue du premier Testament. Ainsi, la Bonne Nouvelle de la Nativité se prépare dans le Temple de Jérusalem et dans la maison d’une toute jeune fille ; il s’incarne dans les lieux les plus religieux et les plus profane.
Joseph est de la lignée prestigieuse de David, alors que de sa fiancée on ne connaît que le prénom qui est des plus ordinaires, Marie. Ainsi, Dieu s’incarne-t-il à travers toute humanité, il ne fait pas de différence ou justement, oui, il s’intéresse aux petits pour prendre chair en eux.
Joie et crainte se mêlent dans ce récit … La joie sera-t-elle plus forte que la peur ? Marie interroge et écoute l’ange lui parler de l’inouï de Dieu qui va s’éveiller en elle.
Alors Marie s’écrie, Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta Parole. Marie, comme toutes les femmes, sait qu’une naissance est toujours extraordinaire et vient de Dieu. Elle ne peut que dire OUI à la volonté créatrice de Dieu en elle, elle ne peut que dire oui à la vie qui germe. Et cette vie sera pour toutes les générations.
Libre à nous de dire oui comme Marie à la vie de Dieu en nous. Libre à nous d’accueillir dans la grâce d’une terre totalement disponible, notre nature créée à l’image de Dieu, et de nous en revêtir, afin que l’on puisse dire un jour de nous : En eux le Verbe s’est fait chair, la Parole de Dieu a pris corps !
Un commentaire
Marie,
Une toute jeune fille, les spécialistes nous apprennent qu’une jeune fille de douze ans pouvait être fiancée et rester chez ses parents jusqu’au mariage vers quinze ans.
Un tout jeune couple vivant dans un trou perdu de Galilée, Nazareth.
Gabriel l’archange des bonnes nouvelles salue Marie, alors qu’il était inconvenant de saluer une femme. Il utilise des mots emprunts de douceur, d’amour : » Toi qui as la faveur de Dieu ou toi qui es la favorisée de Dieu. » Il lui annonce l’incroyable, l’impensable, elle va attendre un bébé alors qu’elle ne vit pas encore avec Joseph.
Elle n’a pas peur de demander des explications à l’envoyé divin : « Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ? » Elle conclut : « Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit. « Qu’arrive pour moi selon ta parole ».
Matthieu et Luc racontent la naissance à Bethléem, Luc mentionne Jésus adolescent au temple, Jean à Cana, puis Marie disparaît jusqu’au Golgotha face à son fils crucifié. Le Coran la mentionne plus que les évangiles.
« Qu’arrive pour moi selon ta parole. »
Marie a dû souvent se rappeler ce qu’elle avait dit lorsque son fils était la cible des Pharisiens, lorsqu’il était traité d’ivrogne et de glouton, lorsqu’il perdait la partie sur la croix du Golgotha.
Jouvet, le grand acteur, a dit : « La vocation, c’est un miracle à faire avec soi-même ».
Marie, c’est notre sœur dans la foi, comme elle, nous avons à faire fructifier nos talents, nous avons à faire des miracles pour que l’espérance de Dieu ne nous abandonne pas certains jours.
Dans les évangiles, sa présence est rare, mais dès la rencontre avec Gabriel, il me semble qu’elle est un repère dans la foi, une lumière aux jours de désespérance, de grisaille, de doutes.
Comme elle, cette toute jeune fille galiléenne, misons notre vie sur une parole, non la nôtre, mais celle de Dieu.
« La vocation, c’est un miracle à faire avec soi-même ».
Jacques Thierry