«Il entra et la quitta »
« L’ange entra chez elle », assez naturellement semble-t-il, un peu comme il serait entré chez lui, pressé d’annoncer une bonne nouvelle. Qu’en était-il de Marie ? Que faisait-elle ? Le récit ne nous en dit rien, sinon qu’il nous la montre accueillante à l’autre, disponible à l’imprévu.
Vulnérable et bouleversée par la parole de l’ange ; troublée, peut-être par l’ennemi du genre humain, présent, dès la genèse, à l’humanité naissante, Marie est rassurée par l’ange : « Sois sans crainte » Ouverte à l’ébranlement d’une gratuité incommensurable, Marie est comblée de grâces. Oublieuse de ce qu’elle est ou n’est pas, elle est simplement désireuse d’accomplir la mission que Dieu lui confie. En écho à la voix du Serviteur, dont parle le prophète Isaïe, la servante dit : « Me voici »
« Alors l’ange la quitta. » La parole devient chair, le Verbe lui-même est là dans le sein de la vierge, invisiblement enfoui dans son silence. L’ange est entré et il est parti. Tout est comme avant et plus rien n’est pareil. Comblée de cette visite, emplie d’une paix indicible, Marie va visiter sa cousine Elisabeth. Portée par celui qu’elle porte, elle escalade les montagnes et franchit les collines vers le haut pays de Judée.
Evénement si extraordinaire pour le monde entier dans l’humble quotidien de Nazareth ! Si énorme que soit le décalage entre Marie et nous, entre sa vie et la nôtre, sa tendresse maternelle, sa foi nous pressent et nous font signe : « Car rien n’est impossible à Dieu » La laisserons-nous, en chemin, prendre notre fragile main ?
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