Si nous laissions la joie décider de notre vie ? N’est-ce pas l’heure de lui permettre son chemin inédit ?
Aujourd’hui, deux femmes se saluent : les enfants qu’elles portent sont des enfants de l’impossible. L’une était stérile et l’autre ne « connaissait point d’homme ».
C’est Marie qui salue la première, et l’enfant d’Élisabeth tressaille en son sein. Quoi d’extraordinaire pour une mère qui en est à son sixième mois ? Mais, celle-ci, « remplie du Souffle esprit saint », nous dit l’évangile, pousse un cri d’une voix forte et proclame ce qui vient de lui être révélé. Une bénédiction, une interrogation à propos de la grâce qu’apporte la visite de Marie, et une béatitude. Elle a compris en un éclair, ou plutôt, son enfant a compris le premier. « “Bénie es-tu, béni est le fruit de ton ventre », et « comment peut-il m’arriver que vienne jusqu’à moi la mère de mon Seigneur ? ». C’est sur une note de bonheur que s’achève la salutation d’Elisabeth : « heureuse celle qui a fait confiance à la réalisation de ce qui lui fut dit de la part du Seigneur. »
N’est-ce pas un extraordinaire dialogue sur l’espérance du monde ? Le Christ grandit ici et maintenant, dans le cœur de tous les hommes. Le croire nous est souvent difficile, et notre espérance retombe très vite. La visite de Marie ravive notre attente et nous redit que le Seigneur est tout proche.
Que notre joie, même toute petite, presqu’imperceptible, décide. Car elle fait de la place, ouvre entièrement l’espace de la rencontre de l’autre si mal connu et encore moins reconnu. Elle nous désarme et le monde s’invente sans cesse sous nos pas.
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