Ta Parole, Seigneur !
« Honte aux orgueilleux […] » (Ps 118,78)
La parole de l’ange « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37) est tombée sur Marie, comme une lumière trouant l’ombre qui la couvrait. « Tes mains m’ont façonnée, affermie ; éclaire-moi, que j’apprenne tes volontés. À me voir, ceux qui te craignent se réjouissent, car j’espère en ta parole » (Ps 118,73-74)
Marie, debout, court avec empressement chez Élisabeth sa cousine, vers la montagne de Judée (v.39). « Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets au large mon cœur » (Ps 118,32).
Seule, sur ce chemin de la bonne nouvelle, comment l’imaginer autrement que dans l’action de grâce et ne faisant qu’une avec la Parole qu’elle porte dans son ventre et qu’elle médite. « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118,105)
Parole qu’elle chante jusqu’à l’explosion finale de son cantique : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! » (v.46-47). « J’ai le désir de ton salut, Seigneur : ta loi fait mon plaisir. Que je vive et que mon âme te loue ! » (Ps 118,174-175)
Marie est absolument l’anti-Emmaüs. Elle court droit au but vers Jérusalem, alors que les deux disciples faisaient marche arrière. Elle est joyeuse, ils étaient découragés. Élisabeth s’écrit : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (v.45), tandis que Jésus avait dû, tout au long du chemin, faire mémoire de toutes les Écritures qui le concernaient.
Présente de toute son âme à la Parole de Dieu qui la conduisait invisiblement, celle qui porte le Tout-Autre, marche vers sa cousine pour sa Visitation. En elle et par elle, tout est rencontre, présence et relation.
« Pour toujours, ta parole, Seigneur, se dresse dans les cieux. Ta fidélité demeure d’âge en âge, la terre que tu fixas tient bon. Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions : toute chose est ta servante » (Ps 118,89-91)
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