Première Visitation… si l’on considère que la visite de l’ange Gabriel à Marie était un peu plus qu’une simple visite, que la simple action d’aller voir quelqu’un ou de se rendre auprès d’une personne et de rester un certain temps en sa compagnie.

L’ange porte une annonce à Marie et c’est toute son existence et la nôtre qui s’en trouvent bouleversées. Il y a entre le messager divin et la jeune-fille une relation réciproque qui engage réciproquement, et qui se base sur une promesse : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus ». Et sur un projet, le salut de toute l’humanité, et rien de moins que cela, est engagé.

Deuxième Visitation… celle de Marie à sa parente Élisabeth, celle de deux enfantements où le divin est le premier pour apporter la vie dans la stérilité et dans la virginité.

Cette deuxième Visitation ouvre la relation de l’ange et de Marie à Élisabeth, mais impulse aussi un faisceau d’autres relations plus complexes et comme démultipliées entre les mères et les enfants qu’elles portent. Tout danse et scintille dans les mots et les silences, les gestes et les pensées des quatre protagonistes mus par l’Esprit Saint.

Et c’est alors qu’explose et se ramifie, à l’infini, via la prophétie de la Mère du Sauveur, ce chant  du Magnificat qui inclut toute l’humanité à venir dans une universalité prodigieuse et vertigineuse : « désormais tous les âges me diront bienheureuse! »…

Le canal de la grâce est désormais ouvert aux multiples Visitations et c’est la grande joie de ce jour que d’être visités et de se lever en toute hâte, à notre tour, pour porter la bonne nouvelle de la présence et de la force de vie de Dieu fécondant chacune de nos histoires d’hommes et de femmes.

Oui, désormais tous les âges nous dirons bienheureux et bienheureuses.