L’attente silencieuse du Sauveur, devient, depuis quelques jours, pressente et joyeuse … Avec la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, tout tressaille, tout s’accélère … Le Verbe fait bouger et parler … Marie se lève et part en hâte. Elle fait parler sa cousine et bouger l’enfant qu’elle porte dans sa vieillesse. L’incarnation du Verbe en Marie est mouvement et musique qui éclatent en action de grâce dans la prière du magnificat !
Sa prière personnelle se fait prière de tous : elle fait converger dans la louange d’un seul chant, les prophéties et les attentes du psalmiste et des prophètes. Elle rassemble dans sa prière la joie de tous les visités par Dieu, sa prière personnelle est la genèse d’une expérience universelle.
La prière du magnificat surgit de la logique suprême de l’amour fou de Dieu pour son peuple. C’est pourquoi tout y est paradoxal : les puissants sont renversés, les humbles élevés, les affamés comblés, les riches renvoyés les mains vides … Marie, l’humble jeune fille de Nazareth, se sait désormais exaltée dans sa petitesse.
Saurons-nous, comme Marie, accueillir le Verbe dans nos entrailles ? Accepterons-nous d’être visités, relevés et comblés par lui ? Alors, avec Marie, notre chant se fera la voix de toute humanité et nous pourrons chanter : Mon âme exalte le Seigneur, Il s’est penché sur son humble servante … il a fait pour moi des merveilles !
3 commentaires
MON ÂME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR ! IL S’EST PENCHÉ SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DÉSORMAIS TOUS LES ÂGES ME DIRONT BIENHEUREUSE (Lc 1, 46-56). Rendre grâce, ce n’est pas simplement dire merci, pour un bien reçu. L’action de grâce est davantage l’expression d’une âme comblée au-delà de ses attentes, une âme qui a trouvé son bonheur dans les choses éternelles et non plus simplement éphémères. C’est aussi l’expression d’une âme pleinement consolée, non pas par des biens matériels, mais bien plus encore, spirituels. L’âme comblée par DIEU ne désire plus rien d’autre que demeurer en LUI pour toujours. Avec la rencontre de l’Ange GABRIEL, MARIE a fait à la fois l’expérience de la stupeur, de l’angoisse, mais aussi de l’espérance et de la confiance. Et de cette foi affermie et pleinement convaincue, a suivi le don de soi sans réserve ; lequel don l’a conduit vers sa cousine ÉLISABETH. Dans cette rencontre où la stérilité avait déjà été vaincue par la fécondité, où la virginité était devenue féconde par la puissance de l’Esprit Saint, seul un cantique d’action de grâce peut mieux exprimer ce que vivent ces femmes comblées de grâce. Notre vie n’est pas seulement une somme de lamentations ou encore une succession d’échecs, qui nous plongent dans le désespoir et le découragement. Savoir dire ‘‘merci’’, savoir rendre grâce pour un bienfait reçu de DIEU, c’est voir le côté positif de la vie, où quelque chose se réalise en permanence pour nous, même quand nous n’avons pas le cœur attentif ou le regard éveillé pour le voir. Après sa rencontre avec l’Ange, toute la vie de MARIE sera désormais guidée que les paroles reçues de l’Ange. Or, ce sont des paroles qui se déploient et se clarifient dans le temps. Et la Servante du SEIGNEUR doit s’efforcer de rester confiante, sereine, fidèle à son ‘‘oui’’ de départ, au-delà des incompréhensions. Celui qui choisit de vivre son existence, avec le cœur, le regard et les pensées toujours orientés vers le bien et vers ce qu’il y a de positif en tout, connaît moins de frustrations et ne sombre pas facilement dans le découragement, la tristesse et le désespoir. Et une âme contaminée par le bien en permanence, ne se laisse pas corrompre par ce qui est impur. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
J’apprécie énormément ce site au-travers ces publications. Et je tiens vraiment à vous remercier pour des édifications profonde et des interprétations pertinent que je n’ai point trouvé ailleurs.
Sincèrement, je suis profondément touché.
MON ÂME EXALTE LE SEIGNEUR, EXULTE MON ESPRIT EN DIEU, MON SAUVEUR ! IL S’EST PENCHÉ SUR SON HUMBLE SERVANTE ; DÉSORMAIS TOUS LES ÂGES ME DIRONT BIENHEUREUSE (Lc 1, 46-56). Après sa salutation qui a rempli sa cousine ÉLISABETH de l’Esprit Saint, après avoir cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du SEIGNEUR, c’est au tour de MARIE d’exulter de joie et de rendre grâce à DIEU, pour cette merveille dans sa vie, malgré sa petitesse. Le magnificat est la prière qui déborde du cœur de MARIE et qui exprime tout le paradoxe de la vie, dont DIEU tient les commandes : IL se penche sur les humbles, son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent, IL renverse les puissants de leur trône et élève les humbles, IL comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides, aucune œuvre de bien ni de foi ne se perd à ses yeux et rien ne LUI est impossible. Le Magnificat rappelle les promesses divines du passé, et qui préparent l’avenir. Ainsi, l’histoire du Salut n’est pas achevée. Elle continue son cours et se réalise partout où l’Homme sait ouvrir son cœur, pour laisser exprimer sa joie, devant les merveilles reçues de DIEU. À MARIE, DIEU ne donne pas seulement d’être mère, mais, à travers cet évènement, c’est toute une histoire, un projet, qui se dessine et qui implique toute l’humanité. C’est dire que de toutes les merveilles divines dans notre vie, lorsque nous savons les lire avec les yeux de la foi, nous découvrons combien nos biens, nos ressources peuvent servir aussi au bien des autres. Toutefois, en relisant notre propre histoire, sommes-nous capables de chanter aussi un magnificat, à l’image de MARIE, ou alors, notre vie selon nous, n’est qu’un ensemble d’échecs, une succession d’épreuves jamais surmontées ? DIEU a-t-il fait des merveilles dans notre vie ? Sommes-nous en mesure de dire ‘‘merci’’ pour un bienfait reçu ou seulement à nous lamenter ? Dire ‘‘merci’’ c’est rendre grâce et en même temps, confirmer et affermir sa foi en CELUI qui fait tout, pour contribuer à notre bien. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé Achille Kandi, Archidiocèse de Bertoua