Luc 1, 57-66. 80. 2

« Deviens ce va-nu-cœur sans feu ni lieu, marchant dans la complicité des humbles. Et souviens-toi, que tous les vents sont apatrides. »[1]

Dès sa naissance, Jean le Baptiste vit aux limites : limites du possible, puisqu’il nait d’un couple trop âgé pour encore donner la vie. Plus tard, aux limites d’une vie qui renonce au confort de l’ordinaire, quand il fait du désert sa demeure. Puis aux limites d’une parole qui prend sans cesse le risque de la condamnation à mort quand elle nomme la vérité toute nue. Au bord du Jourdain, Jean a été l’homme de la rupture quand il éjectait chacun de l’épaisseur et des compromis des habitudes du quotidien.

Mais c’est ainsi que « cet écorché rouvre l’avenir, car, dans sa nudité, il donne la possibilité à chaque situation humaine d’être vécue comme relation avec Dieu et lui permet d’effacer la fatalité de l’amertume ».

Son nom est et sera toujours « Jean », Dieu est grâce. C’est sa mère Elisabeth qui l’a nommé et qui a fait entendre sa voix avec autorité, malgré les récriminations de l’entourage, car femme, elle aurait dû se taire quant à l’attribution du prénom de l’enfant.

Quelle nouveauté, quelle rupture dans la famille sacerdotale de Zacharie ! D’où tient-elle ce nom ? Cet enfant aurait dû vivre au temple, mais il deviendra prophète. Son nom est Jean confirme le père muet qui au même moment retrouve la parole.

                                                                     « À la grâce de Dieu »,
disons-nous parfois quand nous tentons de lâcher nos certitudes ébranlées pour faire confiance à ce qui advient.
La célébration de ce jour nous y invite intensément, dans le mystère d’un nom reçu que nous ne cessons de découvrir et de laisser se déployer.

[1] Gilles Baudry

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