« Quel sera donc cet enfant ? » « Il s’appellera Jean », déclare Elisabeth. « Son nom est Jean », affirme Zacharie à la stupéfaction de son entourage. « Et, à l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia. » La naissance de Jean est reçue par tous, comme une abondance de miséricorde : « Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde ». Le Seigneur se penche, il fait grâce, c’est le nom inattendu que Zacharie écrit sur une tablette, loi nouvelle de l’Alliance nouvelle, dont l’enfant sera le prophète : « Et toi, petit enfant, tu marcheras devant le Seigneur … pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés. Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu… » 1,76-78
Dans le nom de Jean reçu gratuitement du ciel, est inscrit son identité profonde, ce qu’il est appelé à devenir pleinement : « L’ami de l’Epoux est ravi de joie à la voix de l’Epoux. » Une joie qui jaillit du don de sa vie pour celui qu’il aime sans conditions. Sa mort confirmera sa parole, l’Agneau de Dieu qu’il est chargé d’annoncer.
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Jean, prophète de la joie nous invite peut-être aujourd’hui, en le fêtant, à nous pencher à notre tour sur la miséricordieuse prodigalité de Dieu à notre égard, sur l’entière gratuité du don de la vie reçue, sur ce qu’il attend de chacune de nos existences, pour lui en rendre toute grâce et toute gloire, dans l’originalité de notre nom. Modeste note personnelle et unique dans l’universel concert de tout l’univers créé pour sa louange.
Un commentaire
TOUS CEUX QUI LES APPRENAIENT LES CONSERVAIENT DANS LEUR CŒUR ET DISAIENT : « QUE SERA DONC CET ENFANT ? » LA MAIN DU SEIGNEUR ÉTAIT AVEC LUI (Lc 1, 57-66.80). L’humilité précède la sagesse et l’intelligence humaine croît dans la mesure où elle sait reconnaître sa limite devant la grandeur du mystère divin. Or, reconnaître sa limite ne signifie pas se résigner ou abandonner toute recherche, mais plutôt, adopter l’attitude du disciple à l’école du Maître. Au lieu de rejeter ce qu’on ne comprend du mystère divin, il vaut mieux le conserver dans son cœur. Conserver c’est écouter avant tout, et l’écoute est le premier acte d’humilité et de foi de l’Homme face à DIEU. Notre intelligence humaine ne peut avoir accès en totalité, à tout ce qui concerne le mystère divin. Car, l’Homme ne peut contenir DIEU, mais, DIEU peut contenir l’Homme, le nourrir de sa science divine, lui inspirer des actions qui visent à la perfection. Et l’Homme se réalise mieux dans la mesure où il reste à l’écoute du mystère divin, c’est-à-dire quand il est tourné en permanence vers la perfection, donc DIEU en est le point de référence. Pour comprendre, il faut commencer par écouter. Or, écouter c’est prêter l’oreille intérieure, faire silence devant le mystère qui se révèle à nous, le laisser nous nourrir, accepter en toute humilité d’accueillir ce qui est plus grand que nous et que la seule raison ou intelligence humaine ne peut expliquer. L’écoute est le premier acte de la prière et aussi un signe de la foi. Croire c’est accepter que le langage humain est souvent limité, devant l’immensité et la grandeur de la richesse divine. Devant tous les évènements qui entourent la naissance de JEAN-BAPTISTE, la foule est émerveillée et se demande ce que sera cet enfant. Mais, pourquoi une telle inquiétude, alors que la main de DIEU est sur lui ? DIEU ne peut rien vouer à la perdition ou à l’échec, mais plutôt au Salut, selon ses vues et son mode personnel d’agir. Ainsi, devant le miracle divin, l’Homme doit commencer par rendre grâce. Et rendre grâce signifie, demander à DIEU de ne pas arrêter en nous l’ouvrage de ses mains, et que sa main soit toujours sur nous, sur nos projets, sur nos initiatives, comme notre espérance est en LUI. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua