« Visitation »
Cantique inaugural de l’évangile de Luc (suivront le Magnificat, le Gloria et le Cantique de Siméon), le chant de Zacharie est une longue action de grâce : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël » (v.68), inaugurant ce temps nouveau où le Seigneur Dieu est venu, dans la chair, visiter son peuple.
Nous sommes en présence d’une Visitation.
Tout d’abord celle qui inspire Zacharie lui-même tout « rempli d’Esprit Saint » (v.67), qui lui donne de prophétiser. Dieu est venu le visiter, l’habiter de son Souffle.
Nous remarquons, aussi, que le verbe « visiter » encadre ce texte : « le Dieu d’Israël, qui visite » (v.68), et « quand nous visite l’astre d’en haut » (v.78).
Au centre de ce passage, il est encore question de la visite de Dieu, cette fois-ci par sa présence quotidienne en tous nos services : « afin que nous le servions […], en sa présence, tout au long de nos jours » (v.75).
En un dizaine de versets à peine, Luc a parlé trois fois de la visite du Seigneur, et il a glosé dix fois sur le salut, le rachat, la délivrance de la nuit, des oppresseurs, des ennemis et de la mort.
C’est bien par la venue du Dieu, sa naissance, sa visite, sa présence que nous sommes sauvés. Jésus, Dieu sauve, est le seul qui peut « conduire nos pas au chemin de la paix » (v.79).
En cette veille de Noël, prions pour que la paix de sa Visitation inonde les cœurs des habitants du monde entier.
Un commentaire
C’EST ALORS QU’ENTRA L’AUTRE DISCIPLE, LUI QUI ÉTAIT ARRIVÉ LE PREMIER AU TOMBEAU. IL VIT, ET IL CRUT (Jn 20, 2-8). Croire, c’est entrer dans le mystère divin, où DIEU Lui-même nous révèle les vérités de son amour. Et le pas que nous avons à faire chaque jour dans la foi, doit être confiant et serein, pour ne pas croire de façon aveugle ou comme des automates. PIERRE et JEAN se rendent au tombeau, après la mort de JÉSUS. L’un (JEAN) court plus vite, arrive le premier et attend ; l’autre (PIERRE) est plus lent, arrive en second et entre au tombeau, voit les linges et constate le vide du tombeau. JEAN entre, voit et croit immédiatement en la résurrection du SEIGNEUR. Deux approches différentes de la même réalité, mais qui au finir, se complètent. L’un a besoin de temps, face à tout ce qui se présente à lui ; tandis que l’autre voit et croit à l’instant, car, DIEU l’avait déjà prédit. La foi en DIEU se développe et s’enrichit de diverses manières. Le plus important est de ne pas rester indifférent, statique, incrédule ou septique pour toujours. Car, celui qui se met dans l’attitude de croire, se met aussi dans les dispositions intérieures de l’écoute attentive et de l’attention à la voix divine qui résonne de façon douce en nos cœurs. C’est pourquoi la foi véritable stimule toujours notre intelligence, notre cœur et notre raison. Car, voir, dans le contexte de la foi, n’est pas simplement un acte des yeux, mais davantage un mouvement du cœur, de l’âme, de la raison et de la volonté qui se tournent vers le mystère divin à scruter et à contempler. Et ce cheminement spirituel est encore plus encourageant devant l’enfant DIEU couché dans une crèche, entouré de bergers et d’animaux. DIEU se cache dans un enfant, afin qu’à travers cet enfant, nous puissions accueillir DIEU. Il en sera de même de la gloire de la résurrection, qui sera cachée derrière un tombeau vide. Et à chaque fois, il nous faut voir, c’est-à-dire entrer dans l’esprit et le cœur de DIEU, afin de croire. JOYEUX NOËL et que DIEU nous bénisse
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua