La paix pour seule arme
Jésus désigne d’autres disciples que les douze, et les envoie deux par deux, en duo et non pas en groupe ostentatoire de soixante-douze. Jésus, en quelque sorte, les dissémine, les disperse, les perd comme le levain est caché dans la pâte.
Et il ouvre son exhortation par : « la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » (v.02). Voilà une parole qui pourrait accabler, fatiguer avant même d’avoir commencé la mission, si elle n’était contrebalancée par : « priez donc le maître de la moisson ! ». Les disciples sont pauvres, soit, mais pas démunis, car armés de leur prière, et d’une Présence : ils ne pourront rien faire sans « le maître de la moisson ».
Fragiles, ils le seront, il ne peut pas y avoir de comparaison plus explicite que ces agneaux face aux loups (v.03), ni de modalité plus claire que sans argent et sans avoir (v.04), ils ne reçoivent de Jésus que la paix à offrir (v.05), comme clé de la relation et conséquence de leur précarité missionnaire.
La paix s’offre et se reçoit à mains nues. C’est le disciple dépouillé, vulnérable qui est porteur de tendresse et qui appellera les amis de la paix (v.06).
Le règne de Dieu s’approche (V.09), par eux et avec eux, et il est cette paix messianique qui fera cohabiter sans souffrance ni violence, le loup et l’agneau, la panthère et le chevreau, le veau et le lionceau (Cf Is 11,1-10), à condition de se revêtir des mêmes armes que Jésus, sa prière au Père et sa paix.
Du Tout-Puissant j’ai revêtu les armes / Sa main divine a daigné me parer / Rien désormais ne me cause d’alarmes / De son amour qui peut me séparer ? (Thérèse de Lisieux, Mes armes, PN 48)
3 commentaires
AMEN
IL LES ENVOYA DEUX PAR DEUX, EN AVANT DE LUI, EN TOUTE VILLE OÙ LUI-MÊME ALLAIT SE RENDRE… JE VOUS ENVOIE COMME DES AGNEAUX AU MILIEU DES LOUPS… GUÉRISSEZ LES MALADES … : « LE RÈGNE DE DIEU S’EST APPROCHÉ DE VOUS » (Lc 10, 1-9). DIEU nous précède toujours là où IL nous attend et nous envoie. Car, la mission n’est pas la nôtre, mais la sienne ; d’où aucun motif de s’enorgueillir. Elle n’est pas non plus solitaire, mais communautaire ; d’où la nécessité d’apprendre à travailler avec les autres. Tout homme qui porte l’image du divin en lui, est par excellence missionnaire, c’est-à-dire appelé à répandre cette flamme, pour faire connaître la Bonne Nouvelle du Salut et de la paix. Cette Bonne Nouvelle se concrétise dans les soins à apporter à ceux qui souffrent, dans la charité envers qui est dans le besoin, mais aussi et surtout dans l’instauration du règne de DIEU. Or, ce règne n’est pas une réalité lointaine ou hors de nous, mais, un règne tout proche de chacun de nous, un règne d’amour, de justice et de paix. Pourtant, nous sommes constamment exposés à des risques, car celui qui porte en son cœur des paroles de justice, des démarches de paix et de réconciliation, est souvent la proie des ennemis de la vie, du dialogue et du développement. DIEU n’ignore pas les lieux à risque où IL nous envoie ; IL sait parfaitement combien des loups dangereux rôdent, cherchant à fausser son projet, à bloquer toute bonne et vraie initiative visant au bien de l’Homme et à son Salut. Et pourtant, c’est là qu’IL nous veut, au milieu de ces risques, afin de ne plus compter uniquement sur nous-mêmes, mais d’apprendre à LUI faire confiance. L’Homme se mesure toujours à la difficulté, et c’est devant l’épreuve qu’il se découvre des forces nouvelles et apprend à déployer toutes les ressources nécessaires, pour surmonter la difficulté. DIEU nous précède là où IL nous envoie, sa grâce nous accompagne toujours, surtout quand notre action désintéressée vise le Bien et le Salut. Et personne n’a jamais fait le bien, sans en être récompensé et en jouir de ses fruits. D’où l’importance de recentrer la prière au milieu de nos besoins, de nos projets et de nos activités. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Merveilleux commentaire… se revêtir comme Jésus! Merci Nathalie! Amitié bisous