Jésus nous envoie … et pour partir, n’emportons ni argent, ni sac, ni sandales … Ne prenons rien, car tout ce dont nous pourrions nous charger est du passé. Tout cela est dépassé, l’avenir est devant nous. Un monde nouveau apparaît dès lors que nous savons tout recevoir au quotidien, dans la rencontre, dans la paix échangée, dans le repas partagé …
Jésus nous envoie en avant de lui, deux par deux, comme des agneaux au milieu des loups ! Nous envoie-t-il comme des agneaux qui se laissent mener à l’abattoir (Is 53) ? De nombreux frères chrétiens connaissent aujourd’hui cette situation de rejet et de martyr, comme tout au long de l’histoire de l’Eglise. Mais Jésus nous envoie d’abord annoncer que les temps sont déjà là, où l’ours et le bœuf ont même pâturage, où le nourrisson joue sur le nid du serpent et où le loup habite avec l’agneau (Is 11) !
Oui, Isaïe l’espérait, et en Jésus, cela est arrivé : le Royaume de Dieu est déjà là quand deux ou trois sont unis en son nom, quand des étrangers s’accueillent, quand des ennemis se parlent pour choisir ensemble des chemins de vie. Le Royaume s’est approché quand les riches ne ruinent plus les pauvres, quand les plus fragiles de nos sociétés ne sont plus exclus …
Oui, le Royaume de Dieu est déjà là si nous allons vers les autres, démunis de tout, avec pour seule richesse l’hospitalité : nous laisser accueillir, arriver les mains vides pour recevoir de notre hôte avant de vouloir lui donner. Car, il n’est de pire pauvreté que de n’avoir rien à donner.
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