Beaucoup de prophètes ont voulu voir ce que vous voyez, entendre ce que vous entendez.
Qu’ont-ils vu et entendu, ces hommes et ces femmes de l’urgence de Dieu au cœur de l’histoire ? Ils ont vu ce que tout le monde voyait, mais en se rendant perméables à l’espérance qui sourdait de la parole de Dieu. Elle n’était pas cachée aux autres. Mais peut-être étaient-ils les seuls à ouvrir les yeux et les oreilles et souvent, à porter dans leur chair les brisures de l’alliance. Et si, comme Elie, ils ont perçu une voix de fin silence dans un environnement trop bruyant et trop rebelle, heureux sont-ils : la discrétion du murmure ne les a pas laissés désespérés face aux turbulences, et ils ont redressés la tête.
Et comment combattre tristesse, morosité ou colère, quand ce que nous découvrons en nous et autour de nous emprisonnent nos cœurs ? La joie n’est pas fille du combat mais de l’amour. Elle sourd gratuitement et comme à l’improviste d’une rencontre où se dit, se sent, combien nous sommes aimés. Elle dit la présence de l’autre, tellement espérée.
Qu’ont vu les apôtres que les prophètes n’avaient pas aperçu ? Jésus, ce Fils exultant de joie parce que son Père a révélé tout son amour aux petits dont il a voulu être le premier. Telle est sa bonté dès l’origine.
Quand nous devenons pauvres, dépouillés de toutes nos puissances d’action pour infléchir le cours de l’histoire, en butte aux vicissitudes de la vie, aux oppositions à la justice, quand l’énergie nous quitte, au-delà de l’écume de notre action, toujours teintée d’égocentrisme, surgit la révélation de la bonté de Dieu.
Alors, avec Jésus, et sous l’action de l’Esprit-Saint, la louange peut surgir de nos lèvres et de nos cœurs fatigués. La joie du Seigneur est notre rempart. (Néhémie 8)
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