Dans les mains du Père
La volontaire imprécision de l’endroit de la prière de Jésus, « en un certain lieu » (v.01), renvoie le lecteur dans la même demande que les disciples d’hier : « apprends-nous à prier ».
Pourtant, Jésus ne leur donne ni protocole, ni mode d’emploi (où, quand, combien de temps, avec quoi ?). Il donne ses propres paroles, ses propres mots ; et comme il est le Verbe, il les agrège à sa propre essence de Fils. « Quand vous priez, dites : Père … » (v.02). Il ne leur offre ni leçons, ni école de prière, mais ses racines filiales, à eux qui sont déjà, en tant que créatures désirées et aimées de Dieu « gravées dans la paume de ses mains » (Is 49,16). Voilà le lieu, où Jésus se tient humblement et silencieux : dans les mains du Père.
Les demandes de nourriture (l’antique manne devenu « pain quotidien »), de pardon réciproque, et de résistance face au mal, plongent les priants chrétiens dans ce nouvel espace infini que sont la générosité, la miséricorde et la force de bonté de Dieu. Avec Jésus, comme ami et comme guide, ils deviennent aussi frères, et frères d’une multitude.
« L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer » (Jn 4,23-24).
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