Rien, dans le conte de Jonas, ne préfigure Jésus : Jonas refuse la mission confiée par Dieu. Il est rétif au déplacement, prisonnier de certitudes fermées sur elles-mêmes. Jonas est crispé sur sa foi, son image de Dieu, la manière dont il faut croire … Il sait, intellectuellement, mais ne peut concevoir que Dieu soit bon et qu’il pardonne : Je savais que tu es un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment (Jon 4, 2).
Serions-nous aussi atteints du syndrome de Jonas, aveugle à la réalité telle qu’elle se présente et aux signes qu’elle donne à voir ? Serions-nous aveugles au Signe qui est à déchiffrer dans l’Evangile de ce jour ?
Ce signe est celui de la patience et de la tendresse inconditionnelles du Père qui espère et attend que tous ses enfants, les humains, ne fassent plus qu’un seul corps. « Et moi, je ne serais pas en peine pour la grande ville où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche (Jon 4, 11) » ! La reine du Midi et les ninivites ont su reconnaître l’Amour sans limite, et venir ou revenir à lui. Saurons-nous reconnaître dans le signe scandaleux de la croix l’Amour inconditionnel de Dieu pour tout homme et sa toute-puissante faiblesse, la seule qui puisse retourner les cœurs et sortir victorieuse de la haine, de la violence et de la mort ?
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