Rien, dans le conte de Jonas, ne préfigure Jésus : Jonas refuse la mission confiée par Dieu. Il se fâche et lui dit : Je savais que tu es Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et te repentant du mal. Il a une image telle de Dieu qu’il voudrait en montrer la toute puissance destructrice. Dieu annonce qu’il va détruire … mais Jonas sait au fond de lui-même qu’il ne le fera pas … et cela le contrarie.
Jésus, au contraire, nourri de la volonté du Père, offre à tous, sans limite, la miséricorde de Dieu. Toute sa vie annonce le Dieu et Père de tous les hommes.
Le signe qui est à déchiffrer dans l’Evangile de ce jour est celui de la patience et de la tendresse inconditionnelle du Père qui espère et attend que tous ses enfants, les humains, ne fassent plus qu’un seul corps. « Et moi, je ne serais pas en peine pour la grande ville où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche[i] » ! La reine du Midi et les ninivites ont su reconnaître l’inconditionnalité d’un tel amour, et venir ou revenir à lui. Saurons-nous reconnaître dans le signe scandaleux de la croix l’amour inconditionnel de Dieu pour tout homme et sa toute-puissante faiblesse, la seule qui puisse retourner les cœurs et sortir victorieuse de la haine, de la violence et de la mort ?
[i] Jonas 4, 11
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