La loi intérieure
Un pharisien invite Jésus en plein milieu de son enseignement , alors qu’il vient tout juste de traiter les foules de « générations mauvaises ». Le ton est à l’exhortation. L’ambiance semble tendue vers des exigences et des dispositions de conversion qui ne font pas l’unanimité. Entre Jésus et ses interlocuteurs, ce n’est pas la franche rigolade.
Quelles sont les intentions du pharisien envers Jésus : bonnes ou mauvaises ? hospitalières ou suspicieuses ? pacifiques ou intentionnées… pour lui tendre un piège ? Luc ne nous dit rien de tout cela, mais il note que le pharisien lui a coupé la parole (v.37)… Est-ce bien convenable et respectueux du rabbi de qui il aurait eu à apprendre, et en tout premier lieu à écouter ? Il n’a pas la position du disciple assis aux pieds du Seigneur, écoutant sa parole…
Et justement, son empressement à l’inviter et le servir nous ramène au service agité et préoccupé de Marthe…
Et bien que Jésus soit son hôte d’honneur, le pharisien va lui faire un reproche : « Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas » (v.38). Il chipote sur un signe extérieur, la purification rituelle. Mais il a lui même tendu le bâton pour se faire battre. Car Jésus va se saisir de cette occasion pour approfondir son message de la supériorité de l’amour du frère sur des préceptes, de l’esprit sur la chair, de l’amour sur la loi, de l’intérieur sur l’extérieur, du moralisme sur l’agir « donner en aumône » (v.41)…
Bienheureuse question qui va être le commencement de la longue invective contre les scribes et les pharisiens hypocrites. Pauvre pharisien qui va essuyer la honte de n’avoir pas pris le temps d’une écoute sincère, d’une disposition humble et confiante à se repentir, d’une audace toute neuve à faire le bien…
Un commentaire