Jésus est invité chez un pharisien. Il entre dans sa maison et il se met à table. Il traverse la barrière de la différence et marque une rencontre qui ébranle l’intérieur et met en cause l’extérieur « pur ». Jésus, l’hôte, devient le maître de la maison et tourne le regard du pharisien vers un monde vaste, vers un mystère qui l’habite mais qui le dépasse.
Il s’agit d’un monde à découvrir ; d’un passage d’une simple application de la loi à une découverte de soi dans la vérité et l’humilité.
Il s’agit d’un monde que sainte Thérèse d’Avila, que nous fêtons aujourd’hui, appelle « le château intérieur » : « considérer notre âme comme un château fait tout entier d’un seul diamant ou d’un très clair cristal où il y a beaucoup de chambres, de même qu’il y a beaucoup de demeures » (D1, 1). Que de fois, nous l’ignorons !
Nous passons le temps à déguiser l’extérieur et à l’embellir restant toujours « au dehors », collés sur les murs du château, blessés par le manque de la Vie. Nous restons au niveau des informations, au niveau des richesses et de la gloire personnelle.
Or, nous sommes appelés à vivre autrement !
Dans ce château habite un Roi. C’est là où réside l’Amour qui nous appelle, qui nous tire de nous-mêmes pour nous faire rentrer dans nos profondeurs ; c’est une sortie de soi pour rencontrer notre « vrai soi » transformé et oint par l’Esprit. C’est une conversion continuelle pour découvrir la vérité et l’identité de notre être façonné à l’image du Créateur.
Il n’y aura plus question de pur ou d’impur. Tout l’être sera brûlé par le feu de l’Amour, racheté par le sang précieux du Christ et transformé en un corps, un intérieur mystique.
Que Thérèse nous donne de cheminer vers cet intérieur que nous ne pouvons pénétrer sans cette relation intime avec l’Ami véritable. Qu’elle nous fasse découvrir la grandeur du mystère auquel nous sommes appelés pour que nous soyons des demeures spirituelles, des édifices qui rayonnent la présence de Dieu partout où nous sommes.
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