Ce fidèle serviteur de la loi qui se veut fidèle à Dieu a certainement de l’estime pour son hôte dont l’aura est si grande. Peut-être aussi que les bruits qui courent lui posent un peu question ? Dans ce contexte cela semble assez normal qu’il s’étonne de voir Jésus ne pas observer un rite qui pour ce Juif pieux a une grande importance.
Avec Jésus, la Lumière vient dans le monde. Sa présence éclaire et découvre le voile qui aveugle nos yeux : « Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »
Ainsi « Dieu met le moindre degré de pureté de conscience au-dessus de toutes les actions que l’on pourra faire à son service car les actions ne donnent pas la pureté au lieu que la pureté les produit et passe au-delà. »°
Quand nous faisons ce premier pas du pharisien qui ouvre sa porte à Jésus, le tout-puissant en miséricorde espère être reçu dans une profonde relation de confiance, de bonté, de gratuité. Une vraie amitié en lui que nous devons nous offrir les uns aux autres, chaque jour, de l’aube au coucher du soleil.
« Donnez en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Donnez tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes : toute votre attention, votre délicatesse, votre bonté !
° L. Lavelle Missel de l’Assemblée page 1233
Un commentaire
VOUS PURIFIEZ L’EXTÉRIEUR DE LA COUPE, MAIS À L’INTÉRIEUR DE VOUS-MÊMES VOUS ÊTES REMPLIS DE CUPIDITÉ ET DE MÉCHANCETÉ. CELUI QUI A FAIT L’EXTÉRIEUR N’A-T-IL PAS FAIT AUSSI L’INTÉRIEUR ? (Lc 11, 37-41). DIEU, l’Être parfait ne peut que produire et susciter ce qui est parfait, c’est-à-dire pur, sans tâches. Et vivre en DIEU c’est s’exercer à se maintenir dans cette perfection, c’est-à-dire à tenir l’intérieur et l’extérieur dans le même horizon. Car, sans cette coordination, l’Homme se retrouve divisé, en conflit avec lui-même, entre le dehors et le dedans, entre ce que disent les lèvres et ce que pense ou médite le cœur. Ce que nous pensons et méditons détermine aussi notre personnalité, ainsi que notre identité. Et la pureté du cœur nous porte toujours vers le bien et la charité, sans hypocrisie. Faire le bien c’est travailler à purifier le monde du mal qui le ronge. Mais, c’est aussi travailler à purifier son cœur et ses pensées, ses actions et ses désirs. Faire le bien c’est travailler à ressembler à DIEU, à s’assimiler à LUI. Mais c’est aussi se libérer de toute forme de cupidité, de méchanceté, qui enferment l’Homme dans un cycle de violence, de méfiance, de domination. Se purifier de l’intérieur, c’est sortir de toute forme d’hypocrisie et de superficialité. Et quand l’Homme s’enferme dans l’hypocrisie, c’est-à-dire dans ce qui n’est pas sa vraie nature, il se détruit au-dedans ; il éprouve un insupportable vide intérieur. Lorsqu’il revêt le masque de l’hypocrisie, pour cacher son visage, il se consume dans l’amertume, la misère profonde, l’ennui, le désespoir, avec une carence en amour et dans les relations vraies. Ainsi, se purifier, c’est se démasquer, pour se réconcilier avec soi-même et affronter la réalité de ce qu’on est. Car, c’est là que DIEU vient nous rejoindre. Le chemin de purification est donc un chemin de conversion, de rencontre avec DIEU. Or, DIEU est Amour et Vérité. Donc, le chemin de purification et un chemin d’amour et de Vérité. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua