« Malheur » … Ou plutôt « Hélas » … Profonde douleur de Jésus devant la part de nous-mêmes qui oublie que l’accomplissement de la loi ne peut se faire que dans l’amour.
Malheureux homme qui, dès lors qu’il a accompli les obligations et les lois de sa religion, croit qu’il est en règle avec Dieu et qu’il peut se faire juge de ses frères. Il se trompe de Dieu, car le Dieu que Jésus nous révèle ne veut pas être servi mais être aimé et rencontré gratuitement. Il se fait homme au milieu des hommes pour que nous nous approchions sans crainte de lui. Il ne nous appelle plus « serviteurs », mais « amis » (cf. Jn 15, 15).
Dieu n’est pas le grand inquisiteur qui compte nos faux pas et nous contraint à observer les multiples préceptes de la religion. Il est celui qui juge selon la vérité, avec bonté et patience, dans l’amour. Il fallait observer la loi, sans abandonner l’amour ! Divin équilibre du jugement de Dieu !
Si le Dieu que nous cherchons et que nous rencontrons dans le visage de Jésus ne nous surprend plus, s’il ne nous convoque pas en dehors de nos habitudes et de nos certitudes bien pensantes, à l’écart de nos chemins biens conformes aux préceptes moraux que nous nous fixons et aux lois de l’Eglise, est-il encore vraiment le Dieu de Jésus Christ, le Dieu de tous les horizons, le Dieu de toutes les rencontres, le Dieu qui donne et qui pardonne sans limite ?
Un commentaire
QUEL MALHEUR POUR VOUS, PHARISIENS, PARCE QUE VOUS PAYEZ LA DIME…, ET VOUS PASSEZ À CÔTÉ DU JUGEMENT ET DE L’AMOUR DE DIEU. CECI, IL FALLAIT L’OBSERVER, SANS ABANDONNER CELA (Lc 11, 42-46). L’Homme est matière et esprit, intériorité et extériorité ; il est aussi contemplation, écoute et action. Et les deux entités vont toujours de pair, afin de maintenir un certain équilibre. Le jugement ou discernement et l’amour de DIEU font partie des principes qui guident et orientent ses choix et ses décisions. L’un sans l’autre, il y a risque de déséquilibre, d’indifférence ou de vide intérieur. CELUI qui a fait l’intérieur est le même qui a aussi fait l’extérieur, afin que les deux cheminent ensembles. Lorsque nous sommes trop rivés sur nous-mêmes, portés exclusivement à notre soin personnel, sans attention aux autres ni au monde extérieur, il y a risque de sombrer dans l’indifférence. Mais, également, un esprit toujours hors de soi, qui ne sait pas s’écouter, travailler la maîtrise de soi, la gestion de ses émotions, finit par se vider et s’appauvrir spirituellement. C’est pourquoi il est important d’observer l’un, sans abandonner l’autre, purifier aussi bien l’intérieur que l’extérieur, bien juger, discerner, pour trouver le meilleur moyen d’aimer en vérité et d’être en règle avec la société, la communauté. Et puisque c’est l’Esprit qui nous fait vivre, marchons donc sous sa conduite, en ayant toujours à cœur ses dons et ses fruits, qui contribuent à développer en nous l’Homme intérieur, mais aussi à établir et stabiliser de véritables relations avec les autres. Par, la maîtrise de soi, la douceur, la bienveillance et la patience, l’Homme parvient à se connaître et à créer des voies de paix et de dialogue, des chemins d’amour et de justice. Mais, il parvient aussi à se forger une identité, un être spirituel, loin des masques et de l’apparaître, qui montrent plus les apparences que la réalité de ce que nous sommes. Ainsi, travailler sur soi et sur son être intérieur, pour mieux communiquer avec les autres, c’est aussi travailler à entretenir un bon rapport avec DIEU et avec le prochain. Car, notre sérénité intérieure est le signe d’une âme en permanente relation avec l’esprit divin et moins agitée par les ondes négatives. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua