« Malheureux ! Malheureux : Vous êtes malheureux ! » Dans les cinq versets que nous lisons aujourd’hui ce cri de douleur et de pitié revient trois fois sur les lèvres du Seigneur. Dans un registre différent on peut dire que la menthe, le basilic, l’estragon, toutes sortes d’herbes odorantes améliorent, certes, très précieusement la saveur des plats. Mais s’il n’y a que cela dans les assiettes, les convives risquent de repartir la faim au ventre.
Que crie l’Esprit aux oreilles de l’Eglise, à chacune de nos oreilles ? Il est tellement tentant parfois, de se perdre dans une observation consciencieuse mais, souvent trop extérieure à nous-mêmes, des plus belles et nombreuses prescriptions religieuses, liturgiques, caritatives mêmes.
« Vous laissez de côté la justice et l’amour » et rien ne signale votre état de cadavre ! « Vous êtes comme ces tombes que rien ne signale ». Paroles cinglantes, comment les entendre de la part de celui qui n’est qu’amour, sinon comme le cri désespéré d’un appel à la vie ? Appel à nous pencher au profond de nous-mêmes sur l’abîme de notre puits, à y puiser l’eau vive de la charité. « S’il me manque l’amour …je ne suis rien » (1Co 13,1-3)
« Père, fais-toi reconnaître comme Dieu, fais venir ton Règne », n’est-ce pas cet ardent désir du Christ, qui ouvre ce chapitre 11 de Luc, qui s’exprime ici en douloureuses et véhémentes interpellations à nos cœurs si prompts à oublier l’(A) autre ? Combien sont-ils aujourd’hui à crier misère à notre porte ! Est-ce ma priorité ?
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