Aïe, aïe ! C’est avec tristesse et par une lamentation que Jésus commence son interpellation, mais les scribes et les pharisiens semblent l’entendre comme une malédiction.
La parole de vérité dénonce mais ne condamne pas. Elle éduque et montre le chemin. C’est tout l’art en terre d’Évangile. Et c’est ce que tente sans cesse de faire Jésus. A temps et à contre-temps, car il y a urgence : rendre le Souffle au peuple et à chacun.
Jésus parle et s’expose à la violence et à la traque de ceux qui sont devenus ses adversaires, comme l’ont fait et le feront toujours les prophètes, ceux qui ont mission de diagnostic spirituel, et qui voient toujours au-delà des apparences.
« Tuer les prophètes », c’est se garder de la parole qui nous aiderait à laisser Dieu purifier nos cœurs. Et « bâtir les tombeaux », c’est encore ajouter au refus de cette parole, en l’enfouissant sous la dureté de nos cœurs de pierre.
Pourquoi ne peut-on entendre ?
Aïe, aïe ! pour ceux qui ont enlevé la clé de la connaissance, ont succombé à la tentation de possessivité et ont fait de la connaissance de Dieu un domaine réservé. Souvent, loin de se laisser mesurer par la Parole, ils deviennent eux-mêmes la mesure de ce qu’ils acceptent de croire et d’enseigner.
Quel gâchis ! « Jérusalem, toi qui tues les prophètes », reconnaîtras-tu que Dieu te visite aujourd’hui ?
Et si la violence semble la plus forte, en toi, en moi, en nous, une clé qui ouvrira cette prison reste toujours disponible : celle de la prière…
Écoute,
Regarde
mets les mots sur ta langue,
laisse-les divulguer l’arrière-goût inconnu
qui élargit en toi l’espace pour accueillir
Laisse remonter de toi
la Parole reçue, mâchée, incorporée
la Parole éprouvée jusqu’au creux de la nuit
que tu as cru perdue, que tu as retrouvée
Vis. Vibre de la tête aux pieds
Porte haut la lumière reçue du Dieu vivant
Éclaire les recoins négligés de la vie
où son Royaume surgit. (Cf. MMC)
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